Nous sommes dans le creux de la vague mais le Covid-19 est toujours là et la vaccination reste le meilleur moyen conseillé pour s’en prémunir. C’est donc en prévision d’une probable huitième vague après l’été que le gouvernement dit attendre de nouveaux vaccins plus adaptés à Omicron et ses variants.
Protéine recombinante
La firme espagnole Hipra a ainsi développé un vaccin à protéine recombinante, fabriqué à partir des variants Alpha et Bêta. Le vaccin à protéine recombinante ou "sous-unitaire" est élaboré avec la protéine S du virus qui déclenche une réponse immunitaire sans virus.
A propos de son efficacité, la firme espagnole assure qu’une "augmentation des anticorps neutralisants contre Omicron BA.2, BA.4 et BA.5 a été observée 14 jours après l’administration du vaccin en dose de rappel chez les participants préalablement vaccinés” avec deux doses de vaccin Pfizer/BioNTech ou Moderna.
A l’heure actuelle, on ne dispose pas encore de taux d’efficacité plus précis, que ce soit contre l’infection ou contre les formes graves, et le vaccin attend d’être autorisé par l’Agence européenne des médicaments (EMA). En prévention, la Commission européenne a néammoins annoncé, ce mardi, avoir signé un accord lui permettant d’acquérir jusqu’à 250 000 doses.
Sanofi
Le vaccin français de Sanofi, lui aussi à protéine recombinante et fabriqué à partir de la souche d’origine du virus et du variant Bêta est également attendu.
Alors que Sanofi a déposé une demande d’autorisation de mise sur le marché auprès de l’EMA en mars dernier, comme indiqué dans un communiqué paru le 24 juin, le groupe français démontre son efficacité: une dose de rappel de son vaccin s’est révélée efficace à hauteur de 72 % (intervalle de confiance entre 45,8 et 86,6 %) contre les formes symptomatiques avec le variant Omicron. Chez les personnes ayant déjà eu le Covid et bénéficiant donc aussi d’une immunité "naturelle", cette protection montait à 93,2 % (intervalle de confiance entre 73,2 % et 99,2 %).
Cette étude n’a pas porté sur le sous-lignage BA.5 du variant Omicron, désormais ultra-majoritaire en France, mais l’efficacité des vaccins actuels semble similaire contre tous les variants d’Omicron.
ARN messager
Du côté des vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna ont tous deux adapté leur vaccin à Omicron. Dans les deux cas, le vaccin est développé à partir de la souche d’origine du virus et du variant Omicron BA.1 ( ou BA.⅘ pour Moderna) et fait officiellement l’objet d’une évaluation de l’EMA depuis le 22 juillet.
Concernant leur efficacité, du côté de Pfeizer, ce vaccin dit "adapté" a entraîné "des réponses d’anticorps neutralisants nettement plus élevées contre Omicron BA.1" que celui actuellement utilisé, d’après un communiqué de Pfizer paru le 25 juin. En revanche, son impact est moindre contre BA.5 que contre BA.1 ( des titres d’anticorps trois fois inférieurs). L’agence fédérale des médicaments américaine (FDA) a ainsi demandé aux fabricants de vaccins à ARN messager de mettre aussi au point des versions adaptées à BA.5 et à son "petit frère" BA.4, afin de gagner en performance.
Dans les tests d’efficacité de Moderna, parmi les participants n’ayant jamais eu le Covid, le vaccin adapté à Omicron BA.1 "a entraîné des titres neutralisants significativement plus élevés contre BA.4/5 par rapport (à celui) actuellement autorisé", avance Moderna dans un communiqué paru le 11 juillet. Au bout d’un mois, ceux-ci étaient quasiment deux fois plus élevés et ce nouveau vaccin "est généralement bien toléré", sans davantage d’effets secondaires que l’actuel, d’après Moderna.