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Addiction

Doomscrolling : une fâcheuse habitude qui nous rend anxieux dès le matin

Par Stanislas Deve

Le doomscrolling, qui désigne l’habitude de regarder des actualités anxiogènes sur son smartphone et les réseaux sociaux dès le réveil, serait nocive pour la santé mentale.

Drazen Zigic / stock
Une étude révèle que les utilisateurs qui passent plus de temps à lire et à consommer du contenu uniquement de manière passive sans démarrer de conversations sont plus susceptibles de développer du stress que les personnes proactives lors de la consommation de contenu.
Les troubles anxieux affectent environ 15 à 20 % de la population à un moment ou un autre de leur vie. Ils sont deux fois plus présents chez les femmes que chez les hommes.

Au réveil, certains optent pour un café, une séance de yoga ou quelques minutes de méditation, mais d’autres - infiniment plus nombreux – ont pris l’habitude de se tenir informés des dernières actualités sur les réseaux sociaux dès le saut du lit.

Une bien fâcheuse manie baptisée doomscrolling (de l’anglais « doom », destin funeste, et « scrolling », défiler), qui a des conséquences néfastes sur le bien-être mental.

Emotions fortes

Et pour cause, l’actualité est par définition anxiogène – comme le veut l’adage, on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure... "Lorsque les sujets d'actualité sont particulièrement négatifs ou provoquent des émotions fortes, il peut être particulièrement tentant de se tenir au courant de ce qui se passe", explique Fatmata Kamara, une infirmière-conseil spécialisée en santé mentale, à Cosmopolitan UK.

Problème, "lorsque vous entendez ou lisez des nouvelles négatives, votre corps les traite comme une menace et passe en mode "combat ou fuite" [...] Cela signifie que votre corps est inondé de cortisol, l'hormone du stress, qui vous prépare à combattre la menace perçue (les nouvelles), ce qui vous rend plus susceptible de subir des sautes d'humeur", selon la spécialiste.

"L'impact du 'doomscrolling' peut varier d'une personne à l'autre, mais en général, il peut vous rendre encore plus anxieux, déprimé et isolé", précise Ken Yeager, psychiatre au Wexner Medical Center de l'université d'État de l'Ohio (États-Unis), au média américain Health.

Actif ou passif ?

C’est peut-être aussi la manière de consommer l'actualité qui peut favoriser le mal-être, selon des chercheurs. Une étude de l'Université de Copenhague publiée en 2016 a notamment montré que les utilisateurs qui passent plus de temps à lire et à consommer du contenu uniquement de manière passive sans démarrer de conversations sont plus enclins à développer du stress que les personnes proactives lors de la consommation de contenu.

Voici, en guise de sevrage, quelques astuces pour arrêter de "doomscroller" : désactiver les notifications, se forcer à limiter le temps passé sur l’écran, s’entraîner à voir le côté positif des choses, s’abonner à des médias qui relayent – aussi – des nouvelles positives, ou encore, tout simplement, ne pas regarder son téléphone dès le matin...