Parfois, le mieux devient l'ennemi du bien. C’est ce qu’ont montré des chercheurs de l’université catholique de Louvain, en Belgique, dans une étude publiée dans la revue Alcoholism : Clinical & Experimental Research. "Les personnes perfectionnistes présentent des normes de performance exagérées, générant une recherche constante de l'irréprochabilité et une forte tendance à l'autocritique. (…) Le perfectionnisme constitue un facteur de vulnérabilité aux troubles psychopathologiques, mais son rôle dans les troubles liés à la consommation d’alcool reste inexploré", ont indiqué les scientifiques.
130 participants
Dans le cadre des travaux, l’équipe a recruté 65 patients qui ont été hospitalisés à cause de troubles graves liés à l'usage de l’alcool et 65 personnes en bonne santé. Tous les participants ont dû remplir un questionnaire sur leurs traits de caractère, plus précisément sur le perfectionnisme. Les auteurs ont également évalué les symptômes de dépression et d’anxiété chez les volontaires.
Un lien entre le perfectionnisme et l’alcoolisme
D’après les résultats, les troubles sévères liés à la consommation d’alcool étaient associés à un perfectionnisme axé sur soi, soit des normes de performance exagérées imposées à soi-même, et à un perfectionnisme socialement prescrit, c’est-à-dire une perception d'attentes élevées de la part des autres.
"Ce profil perfectionniste spécifique est cohérent avec ceux de recherches antérieures montrant une plus faible auto-évaluation (par exemple, une auto-culpabilisation plus élevée et une estime de soi réduite) et une cognition sociale altérée (par exemple, des normes sociales irréalistes et un plus grand isolement social). Compte tenu de son rôle potentiel dans le développement et le maintien du trouble sévère de l'usage de l'alcool, le perfectionnisme pourrait constituer une cible thérapeutique intéressante chez les patients atteints de ce trouble", peut-on lire dans les conclusions de l’étude.