- L’espérance de vie sans incapacité est définie comme le nombre d’années pouvant être vécues sans limitation dans ses activités quotidiennes.
- L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était de 12,1 ans pour les femmes et 10,6 ans pour les hommes en 2020.
Entre 25 et 50 % des hommes ont survécu aux femmes dans toutes les populations analysées. C’est la conclusion d’une étude publiée dans la revue BMJ Open. Dans ces travaux, les chercheurs de l’université du Danemark du Sud ont observé que les hommes avaient une plus forte probabilité de survivre aux femmes que dans le passé, en particulier ceux qui étaient mariés et diplômés.
Selon cette étude, les hommes ont toujours une espérance de vie inférieure à celle des femmes, mais ils ont néanmoins "une chance substantielle de survivre aux femmes" plus importante de nos jours qu’auparavant. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé les données de santé des deux sexes sur une période de 200 ans dans 199 pays. Dans le détail, depuis 1850, les hommes ont une probabilité de survivre aux femmes qui a varié de 25 à 50 %.
Un à deux hommes sur quatre survivent
"En d'autres termes, les données montrent qu'entre un et deux hommes sur quatre ont survécu aux femmes au cours des 200 dernières années, ce qui remet en question l'idée reçue selon laquelle les hommes ne vivent tout simplement pas aussi longtemps que les femmes”, expliquent les auteurs de l’étude.
Les scientifiques notent des différences dans le temps. Jusqu’aux années 1970, la probabilité que les hommes survivent aux femmes a diminué dans les pays développés. Après cette date, elle a augmenté dans toutes les populations. Ce qui signifie que l’écart entre les femmes et les hommes s’est réduit.
Des conduites à risque
Mais pourquoi ? Avant, les conduites à risque comme le tabagisme et la consommation excessive d’alcool était plus souvent observée chez les hommes. Depuis plusieurs dizaines d’années, les femmes ont adopté ces mêmes mauvaises habitudes, ce qui diminue l’écart. Néanmoins, les scientifiques notent que les hommes continuent à boire et à fumer plus que les femmes, ce qui les rend plus à risque de développer des maladies mortelles. De plus, les accidents et les homicides dans la vingtaine et la trentaine concernent davantage les hommes.
Marié et diplômé
Mais ce n’est pas le seul facteur qui influe sur l’espérance de vie en bonne santé. Les chercheurs ont notamment observé que le fait d’être marié et le niveau d’éducation avaient un impact sur la longévité. Selon eux, les hommes mariés avec un niveau d’éducation supérieur, c’est-à-dire titulaire d’un diplôme, auraient plus de chance de survivre à une femme, comparativement à ceux qui ne sont pas mariés et qui n’ont pas de diplômes. Ce lien s’explique par le fait que les personnes en couple se soucient et s’occupent davantage de la santé de leur partenaire. "Toutes les femmes ne survivent pas aux hommes, même si une majorité le fait, concluent les auteurs. Mais la minorité qui ne le fait pas n'est pas petite”.