En 2018, près de 60.000 cancers du sein ont été dépistés, selon l'Institut national du cancer. Comme beaucoup de cancers, plus il est détecté à un stade précoce, plus les chances de guérison sont élevées. Selon le site de l’Assurance maladie, il y aurait 99 % de survie à cinq ans pour un cancer du sein détecté à un stade précoce contre seulement 26 % lorsqu’il est diagnostiqué à un stade tardif.
Adopter une bonne hygiène de vie
Après un cancer du sein, il peut arriver que certaines femmes aient une récidive, c’est-à-dire que le cancer se déclare à nouveau. Généralement, les patientes sont suivies sur le long terme pour éviter ce risque. Le suivi médical post cancer du sein vise à "détecter le plus tôt possible des symptômes d'une éventuelle récidive du cancer du sein ou l'apparition d'un nouveau cancer dans le même sein ou dans l'autre sein”, peut-on lire sur le site de l'Assurance maladie.
Pour éviter une rechute, les médecins conseillent généralement aux patientes d’adopter une alimentation équilibrée et suffisante, de ne pas prendre trop de poids, de rester actif, de bien dormir, de réduire voire d'arrêter la consommation d'alcool et de tabac.
Plus de risque avec un THS
Mais parmi les facteurs de risque, il y a aussi certains traitements hormonaux contre la ménopause, notamment le traitement hormonal substitutif (THS). Il s’agit d’un traitement à base d’hormones qui remplacent celles qui manquent aux femmes lors de la ménopause. Actuellement, il est recommandé de limiter la prise de ce traitement à cinq ans maximum pour limiter le risque de cancer du sein.
"En août 2019, une large méta-analyse publiée dans le Lancet a confirmé le risque augmenté, déjà connu, de cancer du sein chez les femmes utilisant un THS, indique l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ce risque est plus élevé pour les combinaisons oestro-progestatives que pour les œstrogènes seuls et augmente également avec la durée de traitement".
Pas de risque de récidive
Mais, selon une récente étude publiée dans la revue Journal of the National Cancer Institute, il n’y aurait pas de lien entre la prise de ces médicaments et le risque de rechute du cancer du sein. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé les données de santé de 9.710 femmes ménopausées ayant reçu un diagnostic de cancer du sein incident, invasif, non-métastasique, qui avaient subies une opération pour l’ablation de leurs deux seins et qui n’avaient pas eu d’autres traitements pour cette pathologie ou, au plus, cinq ans d’endocrinothérapie par tamoxifène, un traitement contre le cancer du sein. Parmi elles, 8.461 n’avaient pas reçu de THS avant leur diagnostic de cancer du sein.
Sur ces 8.461 femmes, 133 ont eu recours au THS après leur diagnostic et 1.957 ont eu recours à l’oestrogénothérapie vaginale (OTV), un autre traitement des symptômes de la ménopause. Selon les auteurs, ni les femmes ayant reçu un THS, ni celles sous OTV n’avaient plus de risques de récidive de leur cancer du sein.
En revanche, les scientifiques notent que chez les patientes traitées pour leur cancer du sein par inhibiteurs de l’aromatase adjuvants avaient un risque plus important de récidive si elles avaient recours à l’OTV. "Étant donné que nous n’avons pas observé d’augmentation du risque de récidive chez les patientes traitées par OTV recevant du tamoxifène, le passage au tamoxifène après un traitement de deux à trois ans par inhibiteur de l’aromatase pourrait être envisagé pour les femmes commençant une OTV", développent les auteurs.
Remplacer l’OTV pour limiter le risque
"En somme, les résultats de cette étude (...) suggèrent que les patientes qui prennent du tamoxifène et qui présentent des symptômes génito-urinaires graves de la ménopause peuvent commencer à prendre des œstrogènes vaginaux en toute sécurité, car l’OTV ne semble pas augmenter de façon statistiquement significative le risque de récidive du cancer du sein ou la mortalité, expliquent les auteurs de cette étude. Les patientes qui prennent des inhibiteurs de l’aromatase doivent essayer d’autres stratégies pour la prise en charge des symptômes génito-urinaires, car l’OTV augmentera probablement leur risque de récidive du cancer du sein."