La prudence est de mise mais cette découverte pourrait représenter une réelle avancée dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Haut grade
Actuellement, les femmes qui ont été opérées pour retirer des lésions précancéreuses “de haut grade” du cancer du col de l'utérus ont un risque résiduel élevé de rechutes et d'autres tumeurs malignes liées à l'infection par le papillomavirus humain (HPV).
On parle de "haut grade" CIN 2 lorsque les lésions affectent les deux tiers de l’épithélium - le tissus qui recouvre le col de l’utérus - et CIN 3 lorsqu’elles touchent toute l’épaisseur de l’épithélium.
Mais des chercheurs anglais de l’Imperial College London viennent de démontrer le rôle potentiellement protecteur du vaccin contre le HPV associée à cette chirurgie.
Dans leur étude publiée dans le British Medical Journal, ils suggèrent que l'administration d'une dose aux femmes au moment où elles subissent une intervention chirurgicale pour éliminer les cellules précancéreuses pourrait empêcher la récidive.
"La vaccination contre le HPV est très efficace pour prévenir le développement de lésions cervicales précancéreuses (néoplasie intraépithéliale cervicale ou CIN)", expliquent-ils.
Réduit de 57%
Les chercheurs ont analysé les résultats de 22 études qui ont montré que le risque de récidive de “maladie préinvasive de haut grade” (CIN2+) était réduit de 57 % chez les personnes vaccinées contre le papillomavirus au moment-même où leurs cellules précancereuses sont retirées. Un pourcentage obtenu en comparaison à celles qui n'étaient pas vaccinées.
Une réduction était encore plus importante - 74% - lorsque le risque de récidive de CIN2+ était évalué pour les maladies liées aux deux types de HPV à haut risque (HPV16 et HPV18). Ces papillomavirus sont dans 70% des cas responsables des cancers du col de l'utérus.
Le risque de récidive de CIN3 était également réduit chez les patients vaccinés, mais l'incertitude était grande puisque seulement trois études l'évoquaient.
Les chercheurs ont souligné, qu'actuellement, il existe un niveau élevé d'incertitude quant à la qualité des preuves et d’autres d’études menées à plus grande échelle doivent venir confirmer que la vaccination confère bien ce bénéfice chez les femmes opérées.
100%
En ce qui concerne le vaccin contre la HPV, son efficacité est désormais reconnue. Lorsqu'il est administré avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination est proche de 100%.
En France, il est recommandée depuis 2007 pour toutes les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les garçons peuvent aussi être vaccinés.
En complément de la vaccination, la lutte contre le cancer du col de l'utérus passe aussi par le dépistage, via des frottis réguliers - tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans - afin de repérer les lésions précancéreuses et les cancers à un stade précoce. Un examen à faire même pour celles vaccinées contre le HPV.