Les pharmaciens viennent d’envoyer la clé de leur officine au ministre de la Santé. Geste symbolique pour dénoncer les mesures qui mettent en péril, selon le syndicat à l’origine de ce mouvement (1), l’économie de leur pharmacie.
Une mauvaise humeur qui traduit celle de l’ensemble des acteurs du monde de la santé à la veille de la discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale. « Un débat serré », annonce Daniel Rosenweig dans le Parisien. L’objectif est de ramener le déficit de la sécurité sociale de 16,2 milliards d’euros à 12,8.
Et c’est la branche santé qui va trinquer en premier lieu avec une économie attendue de 2,4 milliards d’euros. La taxe de 1 euro par litre sur les boissons énergisantes devrait, par exemple, ramener 600 millions d’euros.
Mais au-delà des coupes sombres prévues dans la plupart des secteurs de la santé, c’est le manque de vision que dénoncent les différents opérateurs. « Un empilement de mesures pensées dans l'urgence, sans concertation avec les principaux acteurs », s’insurge le président de la Mutualité française, Etienne Caniard, « plutôt proche » de Marisol Touraine, précise le quotidien.
Les fabricants de génériques, qui s’attendent à une baisse de leurs prix, redoutent « un affaiblissement grave de l’industrie française du médicament ». Les cliniques privées ont choisi, elles, d’écrire aux députés pour fustiger le favoritisme à l’égard des hôpitaux. Et la ministre de la Santé ne pourra même pas se consoler avec les usagers. Le Collectif interassociatif sur la santé observe que la prévention est absente des financements.
