Un stress au mauvais moment dans la journée (le soir, lors du repos) peut bouleverser le métabolisme et déclencher une prise de poids, même si l’alimentation ne change pas : ces observations des chercheurs du Weill Cornell Medical College sur les souris pourrait permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques de l'obésité.
Ces derniers ont en effet montré que le rythme circadien, défini par l’alternance entre la veille et le sommeil sur 24 heures, joue un rôle clé dans la croissance des cellules graisseuses.
Glucocorticoïdes
Dans une première étude publiée dans Cell Reports, le Dr Mary Teruel, professeur associé de biochimie et membre du Gale and Ira Drukier Institute for Children's Health de Weill Cornell Medicine et ses collègues ont imité les effets perturbateurs de certaines conditions sur les fluctuations quotidiennes habituelles des glucocorticoïdes, une catégorie d'hormones liées au stress. Il s'agissait de la maladie de Cushing qui est due à la fabrication de cortisol - l'hormone du stress, en trop grande quantité, et du stress chronique.
Pour ce faire, ils ont implanté sous la peau de souris des granules qui libèrent des glucocorticoïdes à un rythme constant pendant 21 jours et les ont comparées à des souris normales qui présentent des fluctuations quotidiennes normales. Résultat, la quantité de graisse brune et blanche chez les souris ayant reçu les granules de glucocorticoïdes a doublé en 21 jours, et les niveaux d'insuline dans leur corps sont montés en flèche, même si les souris ont continué à suivre le même régime alimentaire sain que les souris normales.
Temps de repos
Une deuxième étude, publiée le 8 août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a quant à elle démontré que les cellules deviennent des cellules graisseuses pendant une fenêtre de 12 heures chaque jour, correspondant au temps de repos. "La décision de devenir une cellule graisseuse se produit rapidement en quatre heures. C'est comme un interrupteur et cela ne se produit qu'à un certain moment de la journée, a déclaré Dr Teruel.
Des thérapies visant cette fameuse fenêtre de la journée pourraient découler de ces découvertes afin de prévenir l'accumulation excessives de graisse. A terme, cela pourrait notamment conduire à la mise au point de médicaments qui aident à réinitialiser les rythmes circadiens chez les personnes obèses, comme alternative à des traitements plus invasifs comme la chirurgie bariatrique pour réduire l’obésité, qui consiste par exemple en la pose d’un anneau gastrique.