"À ce jour, aucune recherche n'a exploré de manière exhaustive l'association entre l’activité indépendante et les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires chez les femmes", ont indiqué des chercheurs de l’université de Californie (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue BMC Women's Health.
Pour les besoins des travaux, les scientifiques ont utilisé une enquête sur la santé et la retraite, qui a été effectuée en 2016. Cette dernière portait sur 4.624 femmes qui avaient un emploi. Parmi elles, 16 % étaient indépendantes, tandis que les autres ont déclaré être salariées.
Plus de chances de faire du sport
D’après les résultats, les femmes travaillant à leur propre compte étaient plus actives physiquement. Dans le détail, 80 % d’entre elles ont déclaré faire de l'exercice au moins deux fois par semaine, contre 72 % des participantes qui étaient salariées. Selon les auteurs, le fait d’être son propre chef augmentait de 68 % les chances de faire du sport. L'IMC des travailleuses indépendantes était en moyenne inférieur de 1,79 kg/m2 à celui des femmes salariées, indique l’étude.
"Ce type de structure de travail peut permettre aux femmes d'avoir plus de liberté dans l'organisation de leurs journées de travail et de faire plus de sport par exemple", a déclaré Kimberly Narain, auteure principale des travaux, dans un communiqué.
Une réduction des facteurs de risque cardiovasculaires
Chez les femmes actives, une activité indépendante était associée à une diminution de 34 % des risques d’être obèse, une réduction de 43 % des risques de souffrir d’hypertension et une baisse de 30 % des risques de développer un diabète. Pour rappel, ces troubles sont des facteurs de risque importants pour les maladies cardiaques. En clair, "la structure de l'emploi peut avoir des répercussions importantes sur la santé cardiovasculaire des femmes", a précisé l’équipe.
Selon les chercheurs, ces résultats ne prouvent pas qu’une activité indépendante est synonyme de meilleure santé. Mais ils soulèvent la question de savoir si certains aspects de cette structure de travail peuvent être bénéfiques pour le cœur des femmes.
"Plus d'autonomie et de flexibilité"
Kimberly Narain a indiqué que certains employeurs devraient appliquer certaines règles mises en place dans le cadre d’une activité indépendante. "Ils pourraient réfléchir à des opportunités pour plus d'autonomie et de flexibilité dans les horaires. Certains employeurs peuvent penser que des horaires stricts servent les intérêts financiers. Mais si les salariés sont plus stressés, moins satisfaits ou en moins bonne santé, ce n'est peut-être pas le cas", a conclu la chercheuse.