10 %. C’est la proportion de femmes en âge de procréer qui sont atteintes d’endométriose dans l’Hexagone. En clair, entre 1,5 et 2,5 millions de Françaises souffrent de cette maladie gynécologique. "Aujourd’hui, le diagnostic (de cette affection) est trop souvent tardif", indique le ministère de la Santé. Pour lutter contre cette errance médicale et améliorer la prise en charge des patientes, le gouvernement a lancé une stratégie nationale de lutter contre l’endométriose.
Test salivaire : des résultats fiables en quelques jours
Cette dernière porte sur la réduction du retard de diagnostic, une meilleure prise en charge de la douleur, mais également sur la recherche médicale et l’innovation. "L'EndoTest, test salivaire permettant le diagnostic en quelques jours, mis au point par un laboratoire français, fait partie des innovations", peut-on lire sur le site de l’Assurance maladie.
Ce dispositif permet de déceler la pathologie gynécologique grâce au séquençage des microARN présents dans la salive. Selon le professeur Philippe Descamps, responsable du centre d'endométriose au CHU d'Angers, il existe à peu près 2.600 biomarqueurs un peu particuliers par personne. "Grâce à ces techniques de nouvelle génération, le séquençage et l'intelligence artificielle ont mis en évidence 109 microARN qui sont impliqués dans l'endométriose. Et c'est cela que l'on a mis en évidence dans la salive et qui permet de porter le diagnostic", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.
Pour réaliser ce test, les patientes doivent cracher un petit tube et de l’envoyer au laboratoire d’analyses, qui délivra des résultats fiables à près de 100 % en quelques jours.
112.056 infirmières
Pour rappel, l’endométriose se manifeste par des douleurs localisées dans la région pelvienne, abdominale et lombaire. Elle peut également être accompagnée de symptômes urinaires (par exemple, une gêne lors de la miction) et de symptômes digestifs (à savoir des douleurs lors de la défécation).
D’après une récente étude publiée dans la revue Stroke, cette affection gynécologique est associée à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC). Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs américains ont utilisé les données d’une cohorte appelée "Nurses' Health Study II". Cette recherche portait sur 112.056 infirmières âgées de 25 à 42 ans. Les participantes ont été suivies de 1989 à 2017.
Les scientifiques ont analysé les données collectées tous les deux ans en tenant compte de nombreux facteurs de risque possibles, notamment la consommation d'alcool, l’IMC, le schéma du cycle menstruel à l'adolescence, la prise de contraceptifs, les antécédents de tabagisme, le régime alimentaire ou encore l'activité physique.
Un risque d’AVC plus élevé
Selon les résultats, l'endométriose a été rapportée chez 5.244 femmes. Au cours des 28 années de suivi, les auteurs ont recensé 893 AVC. Ils ont constaté que les patientes touchées par l’endométriose avaient 34 % de risques en plus de faire un accident vasculaire cérébral que celles qui n’étaient pas malades. La plus grande partie du risque d'AVC associé à l'endométriose était liée à l'hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus) et/ou à l'ovariectomie (ablation des ovaires) et à l'hormonothérapie post-ménopause.
"Ces résultats n'indiquent pas que les femmes qui ont une endométriose auront forcément un accident vasculaire cérébral. Au contraire, ces résultats montrent seulement une association de risque relatif modéré. Le risque absolu d'accident vasculaire cérébral chez les femmes est faible. Les femmes atteintes d'endométriose devraient prêter attention à tout leur corps et discuter des risques supplémentaires et des options préventives avec des professionnels de santé", a déclaré Stacey A. Missmer, auteure principale des travaux, dans un communiqué.