- La variole du singe a été identifiée pour la première fois en 1970, en République Démocratique du Congo.
- Au 23 juillet, plus de 16 000 cas et 5 décès liés à la variole du singe ont été comptabilisés dans le monde.
- En juillet 2022, l’Organisation mondiale de la santé a déclenché son niveau d’alerte le plus élevé face à la hausse du nombre de cas de variole du singe.
Depuis le mois de mai, de nombreux cas de contamination par la variole du singe sont signalés à travers le monde. En France, 2 601 cas ont été confirmés, selon les données de Santé Publique France, parues le 9 août. Dans la revue scientifique The Lancet, des chercheurs publient les conclusions d’une étude menée en Espagne, entre le 11 et le 29 juin.
Des lésions cutanées fréquentes
À Madrid et Barcelone, les scientifiques ont recruté 181 patients, dont l’infection par la variole du singe a été confirmée lors d’analyses médicales. 92% d’entre eux ont déclaré être homosexuels ou bisexuels, et 8% étaient des femmes ou des hommes hétérosexuels. Tous ont présenté des lésions cutanées, notamment dans les zones ano-génitales et orales. "Dans notre cohorte, la variole du singe a provoqué des lésions et des complications génitales, périanales et orales, notamment une proctite et une amygdalite", expliquent les auteurs. La proctite est une inflammation du rectum, et l’amygdalite, une infection des amygdales.
Un "contact étroit" avec une personne contaminée
"Presque tous les participants avaient déjà eu une exposition sexuelle à une personne connue pour avoir la variole du singe ou avaient des facteurs de risque de maladies sexuellement transmissibles, tels que plusieurs partenaires sexuels au cours des 12 semaines précédant leur diagnostic de variole du singe ou l'utilisation de drogues récréatives pendant les rapports sexuels", notent les chercheurs. L’analyse des prélèvements réalisés au niveau des lésions a montré que les charges virales dans ces zones étaient trois fois plus élevées, par rapport aux échantillons respiratoires. "Cette observation, ainsi que la localisation des lésions, les antécédents d'exposition des individus et les infections sexuellement transmissibles concomitantes, suggèrent que le contact étroit pendant les rapports sexuels est la forme dominante de transmission de la variole du singe dans l'épidémie actuelle", concluent-ils.
Une évolution des mesures ?
Selon eux, les messages de santé publique doivent cibler les populations à risque et "doivent être adaptés pour mettre en évidence le risque de transmission lié au contact rapproché, de peau à peau". Les scientifiques recommandent également de poursuivre les recherches sur la charge virale, au niveau des lésions et dans les prélèvements pharyngés, pour savoir si la transmission respiratoire est plausible, et donc "si l'isolement respiratoire à domicile est nécessaire". En France, les personnes infectées doivent rester isolées pendant trois semaines, à partir des premiers symptômes. "Cet isolement, après avis médical, peut être levé au bout de 14 jours en cas de guérison (cicatrisation de toutes les vésicules avec chute des croûtes)", indique l’ARS Ile-de-France. En parallèle, le Haut Conseil de la santé publique recommande d’utiliser un préservatif lors des rapports sexuels de tous types jusqu’à 8 semaines après la fin de la période de contagiosité.