"Le cyberharcèlement basé sur des préjugés implique des actions blessantes répétées en ligne qui dévalorisent ou persécutent une personne en raison de son identité (par exemple, son origine, son sexe ou sa religion). Si le sujet a fait l'objet d'une grande attention au cours de la dernière décennie, on sait peu de choses sur sa relation avec l'empathie." C’est ce qu’ont indiqué des chercheurs de la Florida Atlantic University (États-Unis).
L’empathie affective et cognitive
Dans une étude parue dans la revue The Journal of Early Adolescence, les scientifiques ont analysé l’association entre l'empathie (affective et cognitive) et le cyberharcèlement. Selon eux, l’empathie affective est généralement une réaction automatique et inconsciente par laquelle les émotions des autres sont ressenties et partagées. Quant à l'empathie cognitive, elle implique de se mettre intentionnellement à la place d'une autre personne pour comprendre son état mental et ses émotions.
Pour mener à bien leurs travaux, les auteurs ont recruté 1.644 jeunes âgés de 12 à 15 ans. Ils ont examiné le cyberharcèlement général, le cyberharcèlement basé sur l’origine et le cyberharcèlement fondé sur la religion.
Une probabilité plus faible de cyberharcèlement
D’après les résultats, les adolescents plus empathiques étaient significativement moins susceptibles de harceler les autres en général, en fonction de leur origine ou de leur religion. En clair, plus le score d'empathie d'un jeune est élevé, moins il est susceptible de persécuter les autres en ligne. "Lorsque les deux sous-facettes de l'empathie sont considérées séparément, seule l'empathie cognitive est inversement liée au cyberharcèlement, alors que (contrairement aux attentes) l'empathie affective ne l'est pas", peut-on lire dans l’étude.
Apprendre l’empathie à son enfant
Selon l’équipe, les parents doivent aider leurs enfants à ressentir les émotions des autres et à se mettre à leur place dès le plus jeune âge pour prévenir le cyberharcèlement fondé sur des préjugés. "Sur la base de nos résultats, nous pensons que les écoles doivent aussi déployer des efforts plus ciblés pour aider les jeunes à développer plus d'empathie afin de réduire ces formes de préjudice et de mieux protéger les personnes appartenant à des communautés vulnérables et marginalisées", a déclaré Sameer Hinduja, auteur principal des recherches, dans un communiqué.