La méningite touche essentiellement les enfants de moins de 5 ans et les adolescents. Il y a généralement deux pics : les moins de 5 ans représentent 38% des cas ; les autres ont entre 14 et 20 ans. Plus âgé, c’est plus rare.
Une vaccination efficace
En un an, douze cas de méningocoque B se sont déclarés chez des jeunes de 16 à 21 ans dans le secteur de Chambéry et l'est lyonnais. En conséquence, ce sont les 16-24 ans, mais aussi des enfants de 0 à 2 ans dans 205 communes de Savoie, d'Isère, de l’Ain et du Rhône qui vont être vaccinés.
On estime que cette vaccination, correctement effectuée, protège de 70%. La diminution de l’immunité au fil du temps justifie une quatrième injection de rappel. De tels cas "indiquent que la souche persiste localement et montre qu’il est nécessaire de renforcer la protection de la population", insiste l’Agence Régional de Santé. Car la crainte que certains parents pensent que cela ne sert à rien de faire vacciner son enfant, ou qu'ils abandonnent le protocole en cours de route, est réelle.
Une maladie potentiellement mortelle
Pour comprendre la gravité de cette affection, il faut mieux connaître les méninges. Notre cerveau est fragile comme un œuf. Notre crâne est une boîte. Si la nature n’avait pas bien fait les choses, au moindre coup de frein, le cerveau viendrait s’écraser contre les os de notre front. Or il n’en est rien.
Ce miracle quotidien nous le devons précisément aux méninges et au liquide céphalo-rachidien. Notre cerveau est d’abord entouré de façon très étroite par une fine enveloppe, semblable au film plastique utilisé pour protéger les aliments dans un réfrigérateur. C’est une de nos trois méninges : la pie-mère. L’ensemble cerveau pie-mère est ensuite immergé dans un liquide qui ressemble à de l’eau, le liquide céphalo rachidien, protégé par une deuxième enveloppe que l’on pourrait assimiler à du papier alu. C’est l’arachnoïde, notre deuxième méninge. Enfin pour rigidifier l’ensemble, on ajoute contre l’os une couche de plastique dur, la troisième méninge, la dure-mère. Le système est d’une solidité remarquable. Mais, en revanche, le cerveau sera en péril si les enveloppes se brisent ou si le liquide est infecté.
C’est exactement ce qui se passe lorsque nos méninges sont attaquées par un microbe. Dans 80 % des cas, il s’agit d’un virus. C’est douloureux et pénible à supporter, il n’y a pas vraiment de traitement spécifique mais la guérison est la règle.
C'est une tout autre histoire avec une bactérie : le liquide céphalo-rachidien devient purulent et tout le système nerveux est en danger. Il s’agit d’une urgence extrême qui heureusement, si le diagnostic est fait à temps, peut bénéficier de l’effet spectaculaire des antibiotiques. Pour faire le diagnostic, pour traiter efficacement, un seul geste : la ponction lombaire. Avec une longue aiguille, on va prélever entre deux méninges un peu de liquide. On le fait dans le bas du dos, parce que les méninges recouvrent non seulement le cerveau mais également son prolongement, la moelle épinière. D’où ce prélèvement entre la quatrième et la cinquième vertèbre lombaire, là où se terminent les méninges, là où on peut prélever sans risque de blesser une zone vitale. La nature est vraiment bien faite puisqu’elle a même prévu l’endroit où mettre le robinet !
Par mesure de précaution, la vaccination a été recommandée à l'entourage des malades. Mamiis elle n’est malheureusement pas efficace pour toutes les méningites. C’est pourquoi lorsqu’elle l’est, il ne faut pas hésiter, même si elle n’est pas obligatoire. Trente décès par an…