On savait déjà que les chiens pouvaient renifler un cancer du sein, un taux de glycémie anormal, la tuberculose et même la Covid. Mais d'après une étude publiée dans la revue BioRxiv, les criquets ne sont pas en reste : ils pourraient être capables de détecter la présence d'un cancer chez l'Homme, et même faire la différence entre les différents types de cancer.
Cellules cancéreuses ou non
C'est du moins ce qu'avancent des chercheurs de l'Université d'Etat du Michigan, aux Etats-Unis, même si leurs travaux n'ont pas encore été validés par leurs pairs.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont fixé des électrodes aux cerveaux de criquets, maintenus artificiellement en vie, avant de leur faire "sentir" le gaz de cellules buccales humaines, soit cancéreuses soit non cancéreuses, et d'observer leurs réactions. Résultat, les cerveaux des insectes ont pu identifier correctement si les cellules étaient cancéreuses ou non.
Mieux : ils ont pu distinguer trois types de cancers différents. Tous des cancers de la bouche, certes, mais les scientifiques sont convaincus que d'autres types de tumeurs pourraient être détectées de la même manière.
"Nez bionique"
"C’est la première fois que le cerveau d’un insecte vivant est utilisé pour détecter des cellules cancéreuses", explique le directeur de l'étude, Debajit Saha, à la MIT Technology Review. L'idée, à terme, est de développer un dispositif de diagnostic utilisant la capacité des insectes, tel qu'un "nez bionique" capable de repérer les maladies en fonction des odeurs. "Le potentiel de pouvoir simplement respirer sur quelque chose et savoir ensuite si vous êtes à risque de cancer est vraiment puissant."
Et pour cause, la détection précoce d'un cancer augmente considérablement les chances de rémission - de 10 à 20% au stade 4, on passe au moins à 80% au stade 1. La recherche en la matière redonne donc de l'espoir pour aboutir un jour à une "technique de dépistage de masse" qui ferait du cancer "une maladie traitable", concluent les chercheurs.