Sifflement, cliquetis, grincement, sonnerie, bourdonnement… Voici des exemples de sons "fantômes" que les personnes qui souffrent d’acouphènes - pas moins de 15 millions en France - sont susceptibles d'entendre. S'il n'existe pour l'heure aucun traitement médical, la recherche en la matière avance.
Des chercheurs de l'Université d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, se sont notamment félicités des "résultats encourageants" de l'essai clinique d'une nouvelle thérapie. Leurs travaux, repérés par le site MedicalXpress, viennent d'être publiés dans la revue scientifique Frontiers in Neurology.
Une amélioration chez deux tiers des volontaires
Après avoir été évalués par un audiologiste, chargé d'élaborer un traitement personnalisé combinant un panel d'outils numériques, les 61 volontaires ont été amenés à tester l'efficacité d'une application de téléphone portable produisant un bruit blanc. Celui-ci est défini comme la tonalité combinant toutes les fréquences audibles par l’être humain : il peut s’agir de sons de la nature (des vagues, la pluie, le vent dans les arbres, un feu qui crépite...) ou de sons plus artificiels mais toujours continus ou répétitifs, comme un ventilateur ou un lave-vaisselle.
Après douze semaines, "65% des participants ont signalé une amélioration cliniquement significative, explique le Dr Searchfield, auteur principal de l'étude. Pour certaines personnes, dont les acouphènes prenaient le dessus sur leur vie et leur attention, cela a tout changé."
"Recâbler le cerveau"
"Ce que fait cette thérapie, c'est essentiellement recâbler le cerveau de manière à ce que le son des acouphènes soit réduit à un bruit de fond sans signification ou pertinence pour l'auditeur", ajoute le chercheur, convaincu que cette innovation aura un "impact direct sur le traitement futur des acouphènes".