Elle avait disparu depuis près de dix ans. La poliomyélite, qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans, a récemment fait sa réapparition. Le poliovirus, virus responsable de cette maladie très contagieuse, a été détecté dans des échantillons d'eaux usées d'une station d'épuration à Londres, fin juin.
Le poliovirus détecté dans les eaux usées à New York
Un mois après, un homme de 20 ans résidant dans l'État de New York a été testé positif à la poliomyélite. Selon le média CNN, le patient, n’ayant pas bénéficié de vaccin, souffrait d’une paralysie partielle (plus précisément au niveau des jambes), fin juillet. Pour rappel, la poliomyélite envahit le système nerveux. "Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible. Parmi les sujets paralysés, 5 à 10 % meurent lorsque leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner", indique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le 12 août, les autorités sanitaires de New York ont signalé que le virus de la polio avait aussi été identifié dans les eaux usées de la ville. "Le risque pour les habitants est réel, mais pour lutter contre cette maladie, c’est très simple : il faut se faire vacciner. Avec la polio qui circule, il n'y a tout simplement rien de plus essentiel que de vacciner les enfants pour les protéger de ce virus, et si vous êtes un adulte non vacciné ou pas entièrement vacciné, choisissez maintenant de le faire. La polio peut être évitée et sa réapparition devrait tous nous inciter à agir", a déclaré Ashwin Vasan, chargé de la santé à la mairie.
Le virus n’a pas uniquement été découvert au Royaume-Uni et aux États-Unis. En Israël, un cas de poliomyélite a été rapporté en mars dernier. Il s’agissait d’un petit garçon de 4 ans. Depuis cette date, neuf enfants ont été testés positifs à la polio. Parmi eux, huit jeunes patients sont asymptomatiques.
Une possible résurgence des cas de polio en France ?
Fin juin, Santé publique France précise que le pays bénéficie d’une couverture vaccinale très élevée vis-à-vis de la poliomyélite. "99 % pour la primo-vaccination et 96 % pour le rappel chez les nourrissons en 2019. Cette excellente couverture est rassurante", peut-on lire dans son bulletin.
Cependant, il n’est pas impossible que le virus fasse son retour dans l’Hexagone, d’après des chercheurs. "On n’est pas à l’abri de cas en France. Une chaîne de transmission peut tout à fait se mettre en place", a déclaré, au Parisien, Maël Bessaud, spécialiste du sujet à l’Institut Pasteur.
Selon le quotidien, l’ANRS, la nouvelle agence de lutte contre les maladies infectieuses, réunira un groupe d'experts de la poliomyélite après le 15 août pour se pencher sur les différentes d’actions à mettre en place. "On doit rassembler des chercheurs, faire le point sur l’état des connaissances, réfléchir à d’éventuels protocoles de recherches. Cela ne servira peut-être pas, mais on ne peut pas prendre le risque de ne pas anticiper. Une alerte, c’est une alerte !", a expliqué Yazdan Yazdanpanah, professeur de médecine à la tête de l’agence.