- La migraine touche 11 millions de personnes.
- Les symptômes évocateurs d’un autisme apparaissent le plus souvent avant 36 mois, ils peuvent l’être bien avant (avant 18 mois) ou survenir plus tard.
Les chercheurs de l’Institut biologique de Salk ont découvert une voie moléculaire, autrement dit un ensemble de réactions chimiques, qui permet la transmission des images, des sons ou des odeurs menaçants dans le but d’avoir peur.
Cette molécule, appelée "CGRP", donne la possibilité aux neurones de deux zones différentes de rassembler des signaux sensoriels menaçants en un seul message, de lui donner une connotation négative et de l’envoyer à l’amygdale. Ce dernier va interpréter ce message en peur.
Cette étude, publiée dans la revue Cell Reports, pourrait apporter des solutions thérapeutiques pour les troubles liés à la peur comme les troubles d’hypersensibilité (autisme, migraines, fibromyalgie) ou le trouble de stress post-traumatique.
Des tests menés sur des souris
Pour parvenir à ces résultats, l’équipe de recherche a mené plusieurs expériences pour tester leurs hypothèses. Ils ont présenté aux cobayes, autrement dit des souris, des signaux de menaces multisensoriels tout en analysant les activités des neurones CGRP à l’aide d’une imagerie calcique, qui permet de visualiser le calcium dans les cellules.
Ce procédé a permis aux chercheurs de déterminer quel signal sensoriel était lié à quel ensemble de neurones. Les scientifiques ont déterminé le circuit pris par les signaux, en utilisant des protéines fluorescentes colorées. Par ailleurs, les scientifiques ont réalisé des tests comportementaux pour évaluer la peur et la mémoire.
Deux zones distinctes de neurones "CGRP"
Les découvertes montrent que deux zones distinctes de neurones CGRP, l’une dans les thalamus et l’autre dans le tronc cérébral, se diffusent dans des zones de l’amygdale, en formant deux circuits bien définis. Les deux zones enregistrent des sons, des odeurs, des goûts ou encore des images. Les scientifiques se sont aperçus que les deux circuits sont importants pour créer de mauvais souvenirs.
"Alors que des souris ont été utilisées dans cette étude, les mêmes régions du cerveau expriment également abondamment le CGRP chez les êtres humains", affirme Han, l’un des auteurs de l’étude. "Cela suggère que les circuits rapportés ici pourraient également être impliqués dans des troubles psychiatriques liés à la perception de la menace."
Les auteurs souhaitent à l’avenir analyser les troubles impliquant des anomalies de traitement comme les migraines ou les troubles du spectre de l’autisme (TSA). "Nous ne l'avons pas encore testé, mais les migraines pourraient également activer ces neurones CGRP dans le thalamus et le tronc cérébral", explique le co-premier auteur Sukjae Joshua Kang.