Nouvel espoir pour les personnes souffrant de calvitie. Des chercheurs du centre médical de l’université de Columbia ont découvert une nouvelle méthode de restauration capillaire. Les résultats de leur étude sont parus ce 21 octobre dans l’édition internet de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). L’approche est novatrice : elle propose de générer une nouvelle croissance des cheveux au lieu de simplement redistribuer les follicules encore existants. Voilà qui pourrait ouvrir la chirurgie de transplantation capillaire chez les femmes, qui ne le peuvent pas actuellement.
Cloner des cellules de derme papillaire
90% des femmes qui souffrent de calvitie n’ont pas accès à la transplantation capillaire selon l’étude. Pas assez de donneurs, mais surtout pas assez de follicules viables. Une solution s’ouvre avec cette nouvelle méthode, qui permet d'implanter de nouveaux follicules ou de rajeunir ceux existants à l’aide de cellules cultivées in-vitro.
Les chercheurs ont mené une expérience préalable sur des rongeurs. Ils se sont aperçus que les papilles dermiques, qui nourrissent les follicules des poils, sont facilement recueillies, développées et transplantées chez ces animaux. En effet, les poils des rongeurs s’agrègent spontanément à l’endroit où ils sont transplantés. Mais, chez l'homme, les cellules qui sont à la base de chaque follicule se transforment en cellules de la peau et ne donnent pas naissance à des cheveux. Cette équipe de chercheurs a donc tenté de reproduire ce qui existait dans le monde animal en passant par une technique d'imagerie en 3D qui reconstitue l'environnement cellulaire.
Pour tester cette hypothèse, l’équipe a récolté le derme papillaire de sept donneurs humains. Les cellules ont été clonées et après quelques jours de culture dans des sphéroïdes en 3D, elles ont été transplantées entre le derme et l’épiderme des mêmes donneurs. Chez cinq d’entre eux, les transplants ont abouti à de nouveaux cheveux qui ont duré au moins six semaines. L’analyse ADN a confirmé que ces follicules sont humains et correspondent aux donneurs.
Une idée vieille de quarante ans qui aboutit
Cloner les follicules capillaires n’est pas une idée nouvelle. Depuis une quarantaine d’années, des recherches sont effectuées sur le sujet, sans aboutir. La question était de savoir comment développer un nombre suffisant de follicules tout en maintenant leurs propriétés inductives.
La nouvelle méthode développée par l’université de Columbia est potentiellement révolutionnaire pour traiter la calvitie. Elle permettrait un résultat meilleur que les techniques actuelles, qui ralentissent la chute des cheveux sans renforcer les follicules existants. Il s'agira cette fois de prélever des follicules viables chez des donneurs sains et de les cloner. Ils seront ensuite implantés chez des patients souffrant de calvitie. Ainsi, il suffirait de disposer d'un petit nombre de donneurs pour satisfaire un grand nombre de receveur. Cette technique pourra s'appliquer aux hommes, mais aussi aux femmes et aux victimes de brûlure. Des recherches supplémentaires doivent toutefois être effectuées avant que les essais cliniques ne commencent, même si l’équipe se dit optimiste.