- Le manque de résistance à la chaleur augmente le risque de déshydratation, de crampes, d’épuisement et de coup de chaleur.
- En cas de fortes températures, il faut quand même éviter les heures les plus chaudes de la journée pour faire du sport, et privilégier le matin ou le soir.
La condition physique des enfants se dégrade, et le réchauffement climatique ne devrait pas arranger les choses. Selon une étude publiée dans la revue Temperature, les personnes en forme, d’un point de vue physique, sont plus à même de supporter les températures élevées. Mais ces dernières années, le manque d’activité physique chez les plus jeunes s'est aggravé.
Un manque d’activité physique
Menée par Dr Shawnda Morrison, physiologiste de l’exercice et de l’environnement à la faculté des sports de l’université de Ljubljana en Slovénie, la recherche est basée sur l’analyse de plus de 150 études scientifiques portant sur l’exercice physique chez les enfants, et sur leur résistance à la chaleur.
Le premier constat est celui de la forme physique diminuée chez les plus jeunes. La capacité aérobie des enfants est inférieure de 30 % à celle de leurs parents au même âge, constate l’autrice. Cette donnée correspond à la capacité des différents organes à transporter efficacement l’oxygène vers les muscles, lors d’un effort physique. Cette diminution pourrait s’expliquer par la baisse de l'activité physique des enfants, partout dans le monde, et particulièrement depuis 30 ans. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux enfants de faire au moins 1 heure d’activité physique chaque jour, or peu de jeunes suivent cette directive.
La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation, avec la fermeture des écoles, clubs de sports et autres associations. Or, le dérèglement climatique pourrait amener de nouvelles maladies, et provoquer d’autres périodes de confinement, délétères pour les plus jeunes. En parallèle, les enfants sont de plus en plus sujets à des problèmes de poids. "La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans a augmenté de façon spectaculaire, passant d’à peine 4% en 1975 à un peu plus de 18% en 2016", constate l’OMS.
Une adaptation plus difficile à la chaleur
Cette forme physique diminuée, par rapport aux générations précédentes, fragilise les enfants, en cas de pics de chaleur ou de canicule. L’échantillon d’études analysées par la chercheuse slovène comprend notamment des travaux scientifiques portant sur 457 garçons, âgés de 5 à 12 ans, scolarisés dans une école primaire en Thaïlande. Ceux-ci ont démontré que les jeunes en surpoids étaient plus de deux fois plus à risque d'avoir des difficultés à réguler leur température corporelle, en comparaison à ceux ayant un poids dans la norme, lorsqu'ils font de l'exercice à l’extérieur.
Parmi les autres études analysées, il y avait une recherche menée aux États-Unis sur la fréquentation des services d'urgence des hôpitaux pour enfants. Les données récoltées ont révélé que la fréquentation était plus importante pendant les journées les plus chaudes. "La hausse des températures pourrait restreindre davantage l'activité physique lorsque les parents d'enfants jugent les températures extérieures 'trop chaudes pour jouer', ce qui rend plus compliqué pour les enfants en mauvaise forme physique, le respect des niveaux d'activité physique minimaux nécessaires pour rester en bonne santé", craint le Dr Morrison.
Or, elle rappelle qu’il est impératif que les enfants soient encouragés à pratiquer une activité physique quotidienne pour "développer et maintenir leur condition physique". Jeux en famille en extérieur, basket, football, promenade, cours de sport ou patin à roulettes : quelle que soit celle choisie, le plus important est que les enfants apprennent à aimer bouger leur corps, sans que ce soit une corvée.