Parmi les moyens de contraception destinés aux hommes et considérés comme très fiables, il y a le préservatif, bien sûr (qui protège aussi des infections et maladies sexuellement transmissibles), la vasectomie, plus radicale, qui consiste à couper les canaux déférents transportant les spermatozoïdes, ou encore le retrait lors du rapport sexuel - aux risques et périls de ceux et celles qui le pratiquent, car il fait défaut dans 22% des cas, avertit la Haute autorité de santé (HAS).
D'autres méthodes contraceptives pourraient bientôt voir le jour, bien qu'elles n'aient pas encore été officiellement validées, faute d'études menées à grande échelle, ou qu'elles soient encore en cours de développement. On fait le point.
Les moyens disponibles mais pas encore autorisés
Les slips/boxers chauffants et l'anneau pénien reposent sur la méthode thermique : l'objectif est d'augmenter la température des testicules de quelques degrés pour que la spermatogenèse, soit la production de spermatozoïdes, soit entravée. En clair, ces derniers deviennent inefficients si l'on porte le slip ou l'anneau au moins 15 heures par jour tous les jours. Un spermogramme réalisé trois mois plus tard permet de s'assurer que le nombre de spermatozoïdes a chuté sous le seuil contraceptif. Ces techniques thermiques ont un taux de réussite particulièrement élevé (plus de 99 %) et sont réversibles : la spermatogenèse se restaure quelques mois après avoir abandonné le sous-vêtement ou l'anneau.
Reste que ces deux méthodes, qui demeurent très artisanales (certains les fabriquent même "maison"), sont loin d'être autorisées sur le marché, du fait d'une insuffisance de preuves d'efficacité. L'Agence nationale de sécurité du médicament a même récemment interdit la vente et la distribution de l'anneau Andro-Switch, pas assez sûr selon la réglementation européenne.
Les moyens en cours d'expérimentation
La pilule pour hommes consiste, en théorie, à prendre par voie orale des hormones de synthèse (testostérone ou progestérone) bloquant la production de spermatozoïdes, mais elle présente tous les inconvénients que l'on connaît pour la pilule à destination des femmes. La recherche avance néanmoins : si elle n'a pas encore été testée sur des humains, des chercheurs américains ont mis au point une pilule contraceptive masculine - non hormonale, donc sans effets indésirables - efficace à 99%... chez les souris.
Une autre contraception hormonale consiste à bloquer la spermatogenèse via des injections hebdomadaires de testostérone. En 1996, une étude sur 400 couples promettait un taux d'efficacité de 98,6%, mais près de 30 ans plus tard, la méthode est encore au stade de développement : il y a plusieurs effets secondaires (acné, agressivité, libido excessive, prise de poids, voire le cancer de la prostate...) et la durée maximale recommandée pour cette contraception est de seulement 18 mois consécutifs. Reste que la méthode, réversible, semble efficace. Affaire à suivre.
Des gels contraceptifs, aux hormones et appliqués sur l'épaule, ou sans hormones et injectés directement dans les canaux déférents des organes génitaux, sont également en cours d'expérimentation, notamment en Inde avec le prototype baptisé Risug (pour Reversible Inhibition of Sperm Under Guidance). L'avenir nous dira s'ils sont fiables au point d'être commercialisés un jour.