- Pour de nombreuses personnes, la lecture de mauvaises nouvelles peut provoquer un sentiment d'impuissance et de détresse temporaire.
- "En cas de dépendance aux actualités, les patients peuvent décider d'arrêter ou de réduire leur consommation d'informations s'ils perçoivent qu'elle a des effets négatifs sur leur santé mentale", d’après les chercheurs.
Actualités en continu à la télévision, radio en fond sonore, pluie de notifications annonçant de nouvelles brèves… Certaines personnes ont un besoin obsessionnel de vérifier constamment les informations. Selon les scientifiques de l'université Texas Tech (États-Unis), cette addiction est associée à une mauvaise santé mentale et physique. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé des travaux parus dans la revue Health Communication.
1.100 participants
Dans le cadre de cette étude, l’équipe a analysé les données d'une enquête en ligne menée auprès de 1.100 adultes américains. Lors ce sondage, les personnes interrogées devaient indiquer dans quelle mesure elles étaient d'accord avec des affirmations, telles que "je suis tellement absorbé par les informations que j'en oublie le monde qui m'entoure", "mon esprit est souvent occupé par des pensées liées aux informations" ou "j'ai du mal à m'arrêter de lire ou de regarder les informations". Les répondants ont aussi répondu à des questions sur la fréquence à laquelle ils sont stressés ou anxieux et présentent des troubles physiques, comme la fatigue, des douleurs, des troubles de concentration et des problèmes gastro-intestinaux.
Un mal-être mental et physique
D’après les résultats, 16,5 % des participants présentaient des signes de consommation problématique d'informations. Selon les auteurs, un plus grand mal-être mental et une mauvaise santé physique ont été observés chez les volontaires présentant une addiction aux informations par rapport à ceux qui n’en souffraient pas, même après avoir contrôlé leurs données démographiques et leurs traits de caractère.
Dans le détail, 73,6 % des adultes dépendants aux informations ont déclaré avoir souffert de troubles mentaux. Autre constat : 61 % des participants souffrant d’une addiction aux informations ont avoué ressentir un mal-être physique "léger" ou "très important".
"Un cercle vicieux"
"Le fait d'assister au déroulement de certains événements (pandémie, l'invasion de l'Ukraine, fusillades, incendies…) dans les journaux télévisés peut entraîner un état d'alerte permanent chez certaines personnes, en les incitant à regarder plus souvent les informations et en donnant l'impression que le monde est un endroit dangereux", a expliqué Bryan McLaughlin, auteur des travaux, dans un communiqué.
"Pour ces personnes, un cercle vicieux peut se développer, dans lequel, au lieu de se déconnecter, elles sont encore plus attirées, obsédées par les informations et vérifiant les mises à jour 24 heures sur 24 pour soulager leur détresse émotionnelle. Mais cela ne les aide pas, et plus elles vérifient les informations, plus elles commencent à perturber d'autres aspects de leur vie", a-t-il poursuivi.
Selon les auteurs, les résultats montrent qu'il est nécessaire de mener des campagnes sur l’éducation aux médias pour aider les citoyens à développer une relation plus saine avec les informations.