Les maladies du foie affectent 844 millions de personnes dans le monde. Deux millions de personnes en meurent chaque année. Les spécialistes pointent l'importance de la prévention et du dépistage : ils peuvent prévenir de nombreux décès dus aux maladies du foie.
Un organe essentiel
Le foie est l'un des plus gros organes du corps humain : il fait une vingtaine de centimètres de long. La bile qu'il produit digère les graisses, il stocke le glucose, les vitamines et les minéraux, et fabrique des protéines : au final, il a en charge plus de 300 activités vitales pour le corps. Toutes ces fonctions peuvent être assurées lorsqu'une partie du foie est défaillante : un quart du foie suffit pour maintenir le fonctionnement normal de l'organisme. Ce n'est pas sa seule originalité : il est aussi capable de se régénérer si une partie en est retirée, et de revenir à sa taille d’origine.
Le foie a des atouts cachés, mais cela ne le met pas à l’abri de certaines faiblesses. Si une personne consomme trop d'alcool, de matières grasses ou de sucre, cela peut entraîner des maladies du foie telles que la "maladie du foie gras", la NASH (stéato-hépatite non alcoolique) ou la cirrhose. Les hépatites B et C sont également à redouter, bien que les vaccins et les traitements actuels puissent en réduire la mortalité.
Vers une meilleure prévention des maladies du foie
Mieux organiser la prévention et le dépistage des maladies du foie réduirait fortement la mortalité des maladies du foie. Dans plus d'un cas sur 3, la maladie est décelée à un stade avancé, ce qui réduit les possibilités de traitement. Par conséquent, les scientifiques recommandent une généralisation du diagnostic des transaminases. Celles-ci démontrent une inflammation du tissu hépatique : à des niveaux trop élevés dans le sang, cela signifie que le foie souffre. Le professeur Patrick Marcelin, fondateur des Conférences d'hépatologie de Paris : "C'est un test simple, bon marché, disponible partout et dont la sensibilité, lorsqu’elle est correctement interprétée, est satisfaisante".
La vaccination contre l'hépatite B
L'hépatite B se transmet de la mère à l'enfant lors de l'accouchement, lors de rapports sexuels non protégés, ou lors du partage de seringues contaminées. L'évolution de la maladie la transforme en fibrose, parfois en cirrhose ou en cancer du foie. Il existe un traitement pour contrer la progression de la maladie, mais il ne détruit pas le virus. Le moyen le plus efficace pour éviter l'hépatite B est la vaccination. Les nouveau-nés bénéficient de cette protection depuis 2017 dans le cadre de onze vaccins obligatoires.
L'hépatite C, une maladie trop silencieuse
On dispose contre l'hépatite C d’un traitement efficace à près de 100 %. L’Organisation mondiale de la santé veut éradiquer la maladie d'ici 2030 : si le dépistage s'améliore, l'objectif est tenable. A titre d’exemple, en France, environ 75 000 personnes ignorent qu’elles sont porteuses de la maladie. Il est possible de l’être 30 ans sans le savoir.
La NASH, ou maladie du foie gras
La NASH pourrait être la maladie du siècle. Son développement est dû à une consommation excessive de sucres et de matières grasses. Les personnes diabétiques ou en surpoids sont plus susceptibles d’en souffrir : en France, la proportion de personnes obèses qui en sont victimes est passée de de 8 à 12 % en 15 ans. Le seul traitement actuellement est de changer son mode de vie grâce à une alimentation plus équilibrée et à l’activité physique. Les traitements médicamenteux sont encore en phase d’étude.
De nouvelles thérapies contre le cancer du foie
En 2018, près de 9 000 malades ont perdu la vie des suites d'un cancer du foie. Mais ce nombre est susceptible de diminuer dans les prochaines années, les traitements devenant de plus en plus efficaces : le taux de survie à 5 ans pour les greffes de foie, par exemple, est de 80 %.
Une maladie du foie peut en entraîner une autre : 20 à 30 % des personnes atteintes d'une maladie chronique du foie développent une cirrhose, puis, potentiellement, un cancer. Un meilleur dépistage et une prise en charge précoce pourraient prévenir 2 millions de décès dans le monde chaque année.