- Selon Santé Publique France, en 2019, 30 % des 18-75 ans déclaraient fumer et 24 % fumaient quotidiennement.
- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année.
On le sait, le tabagisme est un fléau pour le cœur. Mais plus encore qu'on ne le croit : non seulement il "endommage les vaisseaux sanguins", provoquant maladies cardiovasculaires et accidents vasculaires cérébraux, mais il "nuit également directement au cœur lui-même", souligne une étude danoise présentée lors du congrès annuel de l’European Society of Cardiology, qui se tient fin août à Barcelone, en Espagne.
Un cœur plus gros, plus faible, plus lourd
Par arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche a compilé les données de 3.874 participants âgés de 20 à 99 ans, sans maladie cardiaque. Pour connaître leurs antécédents de tabagisme, tous devaient répondre à un questionnaire permettant d'estimer le nombre de "paquets-années", c'est-à-dire la quantité totale de cigarettes fumées au cours d'une vie. À titre d’exemple, un paquet-année correspond à 20 cigarettes fumées chaque jour de l'année.
Près d'un participant sur cinq (18,6 %) était un fumeur actuel régulier, 40,9 % étaient d'anciens fumeurs, et 40,5 % n'avaient jamais fumé.
Après avoir fait passer une échographie du cœur aux volontaires, les chercheurs ont comparé les données des fumeurs actuels par rapport aux non-fumeurs. Pour ajuster leurs calculs, ils ont aussi pris en considération d'autres variables comme l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète et la fonction pulmonaire.
Certains dommages "réversibles"
Les résultats sont sans appel : les fumeurs actuels avaient un cœur plus gros, plus faible et plus lourd que les autres. "Nous avons constaté que le tabagisme actuel et l'accumulation de paquets-années étaient associés à une détérioration de la structure et de la fonction de la chambre cardiaque gauche, la partie la plus importante du cœur", explique Dr Eva Holt, auteure principale de l'étude. Elle ajoute : "Sur une période de 10 ans, [les cœurs des fumeurs] étaient moins capables de pomper le sang que ceux qui n'avaient jamais fumé et ceux qui avaient arrêté pendant cette période."
"La bonne nouvelle, conclut la chercheuse, est que certains de ces dommages sont réversibles en abandonnant la cigarette." Certains seulement !