Des scientifiques américains ont trouvé un moyen prometteur de traiter la dépendance à l’alcool, une maladie complexe qui représente un enjeu de santé publique majeur en France, où elle est à l’origine de 49.000 décès par an.
Effets psychotropes
Dans leur étude parue dans la revue JAMA Psychiatry, les chercheurs de la NYU Grossman School of Medicine à New-York ont exploré l’effet du psilocybine, un composé naturel dérivé de champignons, dont les effets psychotropes sont similaires à ceux du LSD et de la mescaline, sur 93 hommes et femmes souffrant de dépendance à l'alcool. Les participants ont été répartis au hasard pour recevoir soit deux doses de psilocybine, soit un placebo antihistaminique. Ni les chercheurs ni les participants à l'étude ne savaient quel médicament ils recevaient.
Les résultats sont plus qu’encourageants. Au cours d'une période de huit mois à compter du début de leur traitement, ceux qui ont reçu de la psilocybine ont réduit leur consommation excessive d'alcool de 83 % par rapport à leur consommation avant le début de l'étude.
Un sur deux a cessé de boire
L'étude a également montré que huit mois après leur première dose, près de la moitié (48 %) des personnes qui ont reçu de la psilocybine ont cessé complètement de boire, contre 24 % dans le groupe placebo. A noter qu'en parallèle, tous ont effectué jusqu'à 12 séances de psychothérapie.
"Au fur et à mesure que la recherche sur les traitements psychédéliques se développe, nous trouvons de plus en plus d'applications possibles pour les troubles de la santé mentale", déclare l'auteur principal de l'étude et psychiatre Michael Bogenschutz, MD, directeur du NYU Langone Center for Psychedelic Medicine. "Au-delà du trouble de la consommation d'alcool, cette approche peut s'avérer utile pour traiter d'autres dépendances, comme le tabagisme et l'abus de cocaïne et d'opioïdes."
Des recherches antérieures avaient déjà identifié le traitement à la psilocybine comme un moyen efficace de soulager l'anxiété et la dépression mais les scientifiques recommandent de ne l’utiliser que sous surveillance médicale du fait des effets secondaires indésirables que cette drogue que provoquer.