Un tatouage n’est pas un simple dessin indélébile sur la peau. Il s’agit d’un acte qui consiste à introduire des pigments jusqu’au niveau du derme à l’aide de piqûres et de colorants. Récemment, des chercheurs de l'université d'État de New York à Binghamton ont signalé que, même lorsque les encres comportaient une étiquette indiquant les ingrédients, les listes étaient souvent inexactes. Pour parvenir à cette découverte, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été présentés durant le congrès de l'American Chemical Society (ACS).
"L'idée de cette recherche est née parce que je m'intéressais à ce qui se passe lorsque la lumière laser est utilisée pour enlever les tatouages. Mais j'ai ensuite réalisé que l'on savait très peu de choses sur la composition des encres de tatouage, et nous avons donc commencé à analyser les marques les plus populaires", a expliqué John Swierk, auteur principal des travaux, dans un communiqué.
Des ingrédients qui ne figurent pas sur les étiquettes
Dans la première partie de l’étude, les scientifiques ont interrogé des tatoueurs pour voir ce qu'ils savaient des encres utilisées sur leurs clients. Ces derniers ont tous indiqué leur marque d’encres préférée, mais ils ne savaient pas grand-chose de leur contenu. Ensuite, l’équipe a analysé la taille des particules et la composition moléculaire des encres de tatouage. Ces analyses leur ont permis de confirmer la présence d'ingrédients qui ne figurent pas sur certaines étiquettes. Par exemple, dans un cas, l'éthanol n'était pas mentionné, mais l'analyse chimique a montré qu'il y en avait dans l'encre.
Des particules pouvant "traverser la membrane cellulaire"
À l’aide de la microscopie électronique, les scientifiques ont également constaté qu’environ la moitié des encres contenaient des particules inférieures à 100 nm. "Des particules de cette taille peuvent traverser la membrane cellulaire et potentiellement causer des dégâts", a alerté John Swierk.
Les auteurs ont également été en mesure d'identifier les pigments spécifiques présents dans certaines encres. D’après les résultats, 23 des 56 encres examinées renferment un colorant azoïque. "Bien que de nombreux pigments azoïques ne posent pas de problèmes de santé lorsqu'ils sont chimiquement intacts, les bactéries ou la lumière ultraviolette peuvent les dégrader en un autre composé à base d'azote qui est potentiellement cancérigène", ont précisé les chercheurs.
Ils espèrent que les consommateurs et les tatoueurs pourront, grâce à cette étude, prendre des décisions éclairées et comprendre dans quelle mesure les informations fournies sont exactes.