Pour l'heure, aucun traitement ne permet encore d'inverser ou d'arrêter la progression de la maladie de Parkinson. Et celle-ci reste particulièrement difficile à diagnostiquer car il faut souvent attendre l'apparition de symptômes moteurs (tremblements, raideurs musculaires, fatigue chronique...) pour la remarquer.
Mais cela pourrait bientôt changer : des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux Etats-Unis, ont mis au point un nouvel outil d'intelligence artificielle permettant de détecter de manière précoce cette maladie qui, en France, touche plus de 200.000 personnes, soit un adulte sur 250, selon les chiffres de l'Inserm. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Medecine.
Analyser la respiration nocturne
Expérimenté sur plus de 7.000 patients, dont 757 atteints de Parkinson, l'outil en question est un réseau neuronal artificiel - autrement dit une série d'algorithmes connectés qui imitent le fonctionnement d'un cerveau humain - capable de diagnostiquer la pathologie (mais aussi d'évaluer son stade de gravité et sa progression) rien qu'en analysant la respiration de la personne pendant son sommeil.
Et c'est là tout l'intérêt : "Certaines études scientifiques ont montré que les symptômes respiratoires se manifestent des années avant les symptômes moteurs", explique Dina Katabi, une des auteures de l'étude, dans un communiqué. Les chercheurs espèrent qu'une détection précoce de la maladie permettra ainsi de développer d'autres traitements et thérapies, notamment grâce à des essais cliniques significativement plus rapides et nécessitant moins de volontaires.
Se diagnostiquer sans effort
Car l'autre avantage, c'est que le diagnostic pourrait, à l'avenir, être effectué directement par le patient lui-même, chez lui, sans nécessiter de personnel soignant ni de tests médicaux invasifs. Jusqu'ici, en effet, la maladie ne se détecte qu'à l'aide d'une analyse du liquide céphalo-rachidien et de l'imagerie cérébrale. Des examens lourds et onéreux qui peuvent en décourager plus d'un, d'autant plus lorsqu'on souffre d'une mobilité réduite ou d'une déficience cognitive.
Alors que, comme le rappelle le MIT, il n'y a eu "aucune percée thérapeutique au cours de ce siècle" concernant cette maladie qui, pourtant, "connaît la plus forte croissance dans le monde", cette nouvelle découverte apparaît donc comme une lueur d'espoir pour les futurs patients atteints de Parkinson.