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Antibactériens, perturbateurs endocriniens

Nouvelle alerte sur les lingettes pour bébés

Par Audrey Vaugrente

Les produits nettoyants pour bébés contiennent de nombreux produits nocifs pour la santé des enfants, selon l'enquête de l’UFC-Que Choisir. 

ANGOT/SIPA

La peau des bébés est en danger. Dans un communiqué, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir alerte sur la présence de produits toxiques dans les lingettes nettoyantes et les laits de toilette pour jeunes enfants. Les résultats de tests effectués en laboratoire sur 27 lingettes et 6 laits sont alarmants.

 

Deux produits seulment hors de cause

Molécules allergisantes, antibactériens, antioxydants, perturbateurs endocriniens… la liste des composants toxiques présents dans les produits pour bébés est longue. L’UFC-Que Choisir dresse à ce sujet un constat à faire froid dans le dos : 94% des lingettes et laits de toilette testés pourraient être nocifs. Seuls deux produits ont passé l’épreuve du feu avec succès : « Naturel Caresse », lingettes de Bébé Cadum, et « Natessance », un lait de toilette.

 

Les produits mis en cause cumulent les erreurs. Les parabènes sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Ils sont pourtant présents dans 6 marques de lingettes. Le phénoxyéthanol, dont on sait qu’il est toxique, est utilisé par 14 lingettes et 3 laits. Rayon allergènes, ce n’est pas mieux, selon l’association de consommateurs : 12 lingettes et 2 laits en contiennent. Le record revient aux lingettes « Eco » de Naty qui sont 700 fois plus chargées que les marques les mieux notées. Les grandes marques sont placées au même niveau que les marques distributeurs : Mixa et Pampers sont alignés au même titre que Carrefour et Intermarché.

 

« Le laxisme de la réglementation »

L’UFC-Que Choisir dénonce « une réglementation qui s’assoit sur le principe de précaution. » En effet, des experts recommandent de limiter certains produits comme le phénoxyéthanol ou les parabènes dans les produits, voire de les bannir dans ceux destinés au jeune public. Dans l’idéal, la concentration en phénoxyéthanol ne devrait pas dépasser 0.4% selon eux. Pourtant, la législation européenne fixe la valeur limite à 1%. Un « laxisme », selon l’association de consommateurs.

 

Côtés fabricants, l’UFC-Que Choisir pointe des « étiquetages faussement rassurants » qui utilisent des mentions telles qu’hypoallergénique pour masquer la présence d’autres produits nocifs.

 

Eau et savon

Lingettes et laits de toilettes sont appliqués plusieurs fois par jour sur la peau des bébés. En l’absence de rinçage, ils ont plus de temps pour s’imprégner dans l’organisme. A terme, ces substances risquent de nuire au développement de l’enfant.
L’UFC-Que Choisir recommande aux parents d’utiliser de l’eau et du savon, tout aussi efficaces et moins nocifs. A la Commission Européenne, l’association demande un renforcement de la législation sur les produits destinés aux jeunes enfants. En mai 2012 déjà, l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) demandait d’abaisser leur seuil de tolérance pour le phénoxyéthanol à 0.4% comme le recommandent les experts. L’UFC-Que Choisir demande enfin aux fabricants d’éliminer totalement les composants incriminés de leurs produits. Une solution tout à fait plausible, puisque deux marques y sont parvenues.