Depuis le mercredi 16 octobre, des sages-femmes de toute la France font grève. Avec « plus de 60 % des maternités françaises qui suivent le mouvement à l'heure actuelle, le bilan est plus que positif. Et notre action prend encore tous les jours de l'ampleur, avec de nouvelles grévistes qui nous rejoignent », confie Caroline Raquin, présidente de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), contactée par pourquoidocteur. Dans cette bataille qu'elles ont engagée avec le ministère de la Santé, ces professionnelles réclament notamment une reconnaissance, en accédant enfin au statut de praticien hospitalier, elles qui sont pour le moment toujours considérées comme une profession paramédicale. Mais du côté des retombées politiques, le compte n'y est toujours pas, selon elles. Pire, les syndicats de sages-femmes s'insurgeaient mardi 22 octobre dans un communiqué parce que leur droit de grève serait bafoué dans plusieurs maternités !
Le ministère soupconné de vouloir bloquer la grève
Un préavis de grève national des sages-femmes a été déposé le 2 octobre 2013 par la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC santé), qui couvre l'ensemble des champs du sanitaire, secteur public comme privé. « Ceci n’a pas empêché plusieurs établissements tant publics que privés d’essayer de dissuader les sages-femmes de faire grève, prétextant ne pas être au courant », précise le communiqué.
Lors de l'envoi d'un préavis national, la cellule de veille de la direction générale de l'Offre de soins (DGOS), doit normalement faire suivre l'information à toutes les régions. Or dans plusieurs établissements ce travail n'a pas été fait, indique Caroline Raquin. Alors, qui n’a pas fait son travail ? la DGOS ? les ARS ?
Ecoutez Caroline Raquin, présidente de l'ONSSF : « On peut supposer que le dysfonctionnement vient de la DGOS parce que ça fait quand même beaucoup d'établissements qui ne sont pas informés...»