Les adolescents qui s'adonnent à l’automutilation en ligne ont entre 9 et 15 fois plus de risque de mettre fin à leurs jours. Ce sont les résultats d’une étude portant sur le suicide chez les jeunes de 12 à 17 ans, publiée dans la revue Child and Adolescent Mental Health.
9 % des interrogés disent s’être déjà livrés au moins une fois à cette pratique, qui consiste à publier ou partager en ligne des choses très négatives ou blessantes sur soi-même de manière anonyme. 5 % déclarent même s'auto-cyberharceler anonymement.
8 % des adolescents ont déjà pensé au suicide
En ce qui concerne les tendances suicidaires, environ 8 % des adolescents indiquent avoir sérieusement pensé à passer à l’acte au cours de l'année écoulée, tandis que 5,3 % déclarent avoir tenté de se suicider.
Il n'y avait pas de différences significatives entre les sexes et les origines ethniques. Mais les étudiants non hétérosexuels étaient significativement plus susceptibles d'avoir sérieusement pensé au suicide par rapport aux étudiants hétérosexuels (24,4 % contre 6,9 %) et d'avoir tenté de se suicider (10 % contre 4,9 %). Les enfants de 12 ans ont plus de risque de penser au suicide que les autres tranches d’âges, mais pour les tentatives de suicide, il n'y a pas de différence selon l'âge.
Un résultat qui sert d’avertissement
Cette étude de la Florida Atlantic University, en collaboration avec l'Université du Wisconsin-Eau Claire et la Florida International University, est la première à démontrer empiriquement une association entre l'automutilation numérique et les tentatives de suicide. Les chercheurs ont interrogé un large échantillon national d'élèves du collège et du lycée âgés de 12 à 17 ans aux États-Unis.
Les résultats servent d'avertissement sur l’automutilation en ligne chez les jeunes et son lien avec les pensées et les comportements suicidaires. "Lorsque l'on considère l'augmentation marquée de la tristesse et du désespoir chez les adolescents américains au cours des 10 dernières années, nos résultats constituent un autre indicateur qui reflète une détérioration de l'état de santé mentale chez les adolescents”, a souligné le professeur Sameer Hinduja, co-auteur de l’étude, dans un communiqué.