Une étude vient confirmer ce que craignaient les associations: les confinements, qui cloîtraient les familles ensemble à la maison, ont bien exposé les enfants à une augmentation des maltraitantes.
Mortalité multipliée par neuf
Des chercheurs de l’hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP et de l’Université Paris Cité, associées à une équipe de l’Inserm révèlent dans une étude publiée dans la revue JAMA Network Open que l’incidence du syndrome du bébé secoué (SBS) a doublé et sa mortalité a été multipliée par neuf en région parisienne pendant la pandémie de Covid-19.
99 nourrissons atteints de SBS montrant des signes de violences différentes mais très fréquentes ont été étudiés par les chercheurs : : 87 % d'entre eux avaient une rupture des veines ponts (qui relient le cerveau à la paroi interne du crâne), 75 % des hémorragies rétiniennes, 32 % des fractures, 26 % un état de mal épileptique, et 13 % sont décédés.
Ces chiffres mériteraient d’être étoffés au niveau national, pour voir si "l’augmentation a été hétérogène géographiquement", d’après l’étude du Jama.
Violemment secoué
Également appelé "traumatisme crânien non accidentel" (TCNA), le syndrome du bébé secoué se traduit lorsqu'un bébé ou un jeune enfant est violemment secoué par un adulte. "Ces secousses, toujours extrêmement violentes, sont produites le plus souvent lors de la saisie du bébé sous les aisselles ou par le thorax" décrit le Ministère de la Santé et de la Prévention.
Le SBS est la cause la plus fréquente de décès traumatique chez les nourrissons dans les pays à hauts revenus.
Un bébé secoué, s’il survit, gardera de graves séquelles et peut développer des troubles neurodéveloppementaux comme de l’épilepsie, des déficiences motrices et visuelles, des troubles du langage, une déficience intellectuelle et des anomalies du comportement.