“Compte tenu du caractère non indispensable de ces sirops (à base de pholcodine, un dérivé morphinique antitussif) et de l’existence d’alternatives thérapeutiques, nous estimons que leur rapport bénéfice / risque est défavorable, explique l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué publié ce jeudi 1er septembre. En conséquence, nous envisageons de suspendre les autorisations de mise sur le marché (AMM) en France des sirops contre la toux à base de pholcodine”.
Risque important d’allergie…
Selon l’ANSM, l’interaction entre les antitussifs contenant de la pholcodine et les curares, des agents bloquants neuromusculaires utilisés lors des anesthésies, pourrait provoquer un risque important d’allergie.
…plusieurs semaines après
“D’après une nouvelle étude, la prise d’un médicament à base de pholcodine, utilisé contre la toux, expose à un risque important de faire une allergie grave aux curares, indiqués lors d’une anesthésie générale, même si l’anesthésie a lieu plusieurs semaines après la prise du médicament”, pointe le communiqué.
Pas de surveillance particulière
Dans le détail, les sirops concernés sont le Dimétane sans sucre (Biocodex), le Biocalyptol et le Biocalyptol sans sucre (Zambon), la Pholcodine (Biogaran). Mais l’ANSM rassure les patients : “Si vous utilisez ou avez déjà utilisé un sirop contre la toux contenant de la pholcodine, il n’y a pas de surveillance particulière recommandée à l’heure actuelle”.
Informer le médecin anesthésiste
En cas d’anesthésie générale à venir, l’instance de santé recommande aux anesthésistes-réanimateurs de demander à leurs patients s’ils ont déjà consommé ce type de sirop. Ces derniers sont aussi invités à en informer le professionnel de santé si celui-ci ne leur demande pas. Enfin, il est aussi possible de renseigner dans Mon espace santé (« Profil médical », puis « Traitements ») que vous avez pris un médicament à base de pholcodine.
Un risque déjà connu
Le risque d’allergie était déjà connu. En effet, en avril 2020, l’ANSM avait émis, par mesure de précaution, un avis demandant aux médecins de ne pas prescrire ces sirops et aux malades de ne pas en prendre. Pour l’instant, la suspension des autorisations de mise sur le marché n’est pas actée, mais elle pourrait être décidée dans les semaines ou mois à venir.