À première vue, elles paraissent inesthétiques, mais elles n’en sont pas moins essentielles : les crottes de nez ! "Pendant les quelque 22 000 cycles respiratoires quotidiens, le mucus formant des crottes de nez constitue un filtre biologique essentiel pour capturer la poussière et les allergènes avant qu'ils ne pénètrent dans nos voies respiratoires, où ils peuvent provoquer une inflammation, de l'asthme et d'autres problèmes pulmonaires à long terme", expliquent Gabriel Filippellis, Michael Gillings et Mark Patrick Taylor, dans un article paru ce lundi 29 septembre dans The Conversation.
Virus, bactéries et substances dangereuses…
Dans la cavité nasale, les crottes de nez sont donc très importantes pour notre système immunitaire. Elles nous protègent contre les infections. Plus précisément, les cellules caliciformes - ou cellules des voies nasales - produisent du mucus et donc des crottes de nez qui absorbent un très grand nombre d’agents pathogènes qui entrent dans le nez.
Parmi ceux-ci, il y a les virus, les bactéries mais aussi de la poussière que l’on respire et qui peut contenir des substances potentiellement dangereuses ou allergènes comme le plomb, l’amiante et le pollen.
…que l’on avale
Nous pouvons avaler toutes ces substances quand le liquide nasal coule dans notre gorge. Mais ce phénomène est d’autant plus exacerbé quand on renifle ou quand on mange ses crottes de nez…
Lorsqu’il s’agit de virus ou de bactéries, ce n’est généralement pas très grave. Néanmoins, pour celles présentes dans la pollution, cela peut s’avérer plus problématique. À titre d’exemple, le plomb entre plus facilement dans l’organisme des enfants lorsqu’il est ingéré, ce qui est nocif.
Le staphylocoque doré
Quand on met ses doigts dans son nez, on augmente donc le risque de souffrir d’infections parfois graves comme le staphylocoque doré. “Le curage de nez est associé au portage nasal du S. aureus (autre nom du staphylocoque doré), explique une étude publiée en 2016 dans la revue Infection Control & Hospital Epidemiology. Son rôle dans le portage nasal pourrait bien être un facteur déterminant dans certains cas. Surmonter l’habitude de se mettre le doigt dans le nez pourrait faciliter les stratégies de décolonisation du S. aureus”.
Streptococcus pneumoniae
Et ce n’est pas le seul virus concerné : “Le curage de nez pourrait également être un vecteur de transmission du Streptococcus pneumoniae, une cause fréquente de pneumonie parmi d’autres infections”, développent les auteurs.
Ainsi, pour limiter les risques infectieux, il faut éviter de mettre les doigts dans son nez pour ne pas introduire d’agents infectieux et ne pas avaler ses crottes de nez… L’idéal est donc de se moucher - ou d’utiliser un mouchoir pour se débarrasser des crottes de nez - et de jeter le tout dans une poubelle. Et, une fois l’opération finie et votre nez dégagé, n’oubliez pas de vous laver les mains !