Ce sont d’abord les habitants de sa commune qui ont donné l’alerte à Jean-Claude Destailleur, le maire d'Halluin, ville située dans le Nord. “De très nombreuses personnes atteintes par un cancer, notamment des personnes jeunes, parfois des jeunes filles" a-t-il expliqué sur BFM Grand Lille.
“Un nombre anormalement élevé de cancers"
Fin août, un gastro-entérologue a aussi averti le maire car il avait "noté parmi sa patientèle, sur les communes de Neuville, Roncq (deux communes limitrophes) et Halluin, un nombre anormalement élevé de cancers".
Suite à ces alertes, une étude épidémiologique et l’ouverture d’un registre des cancers a été demandée par la municipalité d’Halluin à l’Agence régionale de santé (ARS). Le maire estime qu’une cinquantaine de personnes seraient souffrantes d'un cancer au sein de la commune de 22.000 habitants. Mais il souhaite que des investigations soient menées pour estimer le nombre réel de malades et le comparer à la moyenne nationale.
Incinérateur d’ordures ménagères
Pour l’instant, plusieurs hypothèses sont mises en avant par la municipalité pour expliquer ces cas de cancers. La présence d’un incinérateur d’ordures ménagères situé à l’entrée de la commune est l’une d’entre elles. Pendant 31 ans, jusqu’à sa fermeture en 2002, cet établissement aurait rejeté des dioxines.
Les dioxines dans le lait de vache
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), “les dioxines constituent un groupe de composés chimiquement apparentés qui sont des polluants organiques persistants dans l’environnement. Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers”.
En 1998, Danone avait justement découvert des dioxines dans le lait des vaches que l’entreprise achetait aux éleveurs d’Halluin. Plusieurs cheptels avaient été abattus cette année-là, mais aussi en 2001.
Aucune accusation
Actuellement, un nouveau centre a remplacé l'incinérateur. Il émettrait beaucoup moins de polluants mais continuerait à brûler “350 000 tonnes de déchets par an", selon le maire de la ville, qui ajoute ne vouloir "porter aucune accusation sur aucune structure".