En 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait reconnu "les comportements sexuels compulsifs" comme un "désordre mental". Mais d’ici les prochains mois, les choses sont amenées à évoluer. Le diagnostic de l’obsession sexuelle rejoindra bientôt la 11e classification internationale des maladies de l’institution sanitaire, basée sur des critères similaires à ceux proposés pour déceler une addiction sexuelle.
Quels sont les signes pouvant alerter sur un comportement sexuel addictif ?
Également appelée dépendance sexuelle, l’addiction au sexe se caractérise par une incapacité à résister à ses envies et à ses désirs sexuels. Ce comportement répétitif et compulsif peut s’exprimer de différentes manières, notamment :
- une masturbation excessive ;
- des relations sexuelles répétées ;
- une fréquentation excessive de clubs ou de saunas échangistes ;
- des activités cybersexuelles ;
- une séduction compulsive.
Des conséquences graves sur la vie et la santé du patient
Cette pathologie s’illustre par une impossibilité à se contrôler. Une personne touchée par une addiction au sexe cherche donc à satisfaire ses besoins à tout prix sans prêter attention aux effets négatifs qu’elle peut engendrer.
Pour le Docteur Anne-Marie Lazartigues, sexologue et psychiatre, les hommes sont plus susceptibles de souffrir d’une dépendance sexuelle. En cause ? Ces derniers sont généralement plus demandeurs de relations sexuelles par rapport aux femmes. "Durant les thérapies de couple, dans environ 90 % des cas, un des membres du couple se plaint que l’autre ne s’adapte pas à ses désirs sexuels. La plupart du temps, ce sont les hommes qui tiennent ce discours. Ils disent que s’ils se contentaient de suivre les désirs sexuels de leur femme, ils feraient l’amour une fois par semaine ou une fois par mois, selon les âges, tandis qu’ils aimeraient le faire plus souvent", a expliqué la spécialiste à Pourquoi Docteur.
Une addiction sexuelle peut avoir différents retentissements sur la vie d'une personne. Ce comportement augmente notamment les risques de développer une infection sexuellement transmissible, car le patient peut oublier de se protéger lors d’une relation intime. Il existe également une forte probabilité de se blesser au niveau des parties génitales.
Une prise en charge par un psychiatre, un sexologue ou un addictologue
Face à sa dépendance, il est aussi possible de ressentir un sentiment de honte, voire une déprime qui peut conduire à une dépression. Dans une majorité des cas, le patient a tendance à s’éloigner de ses proches. Ce dernier consacre généralement tout son temps à ses besoins sexuels tout en ayant connaissance des répercussions sur sa vie sociale et famille.
Concernant la prise en charge de l’addiction au sexe, le patient est suivi par un addictologue, un sexologue ou encore un psychiatre. Il peut alors débuter une psychothérapie afin d'identifier l’origine de cette dépendance et de trouver des solutions pour réduire les comportements sexuels compulsifs. Il n’existe cependant aucun traitement médicamenteux permettant d’atténuer les différentes formes cliniques de cette pathologie.