En France, plus de 200.000 personnes seraient concernées par la stéatose hépatique non alcoolique, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Également appelée non-alcoholic steatohepatitis (NASH), cette pathologie se caractérise par une accumulation de graisse dans les cellules hépatiques du foie non liée à une consommation excessive d’alcool.
Les facteurs favorisant la maladie du foie gras
La stéatose hépatique non alcoolique est aussi connue sous le nom de maladie du foie gras ou du soda, ce qui signifie que ce sont les aliments gras et sucrés qui sont responsables de son apparition. Pour l’éviter, mieux vaut oublier la "malbouffe", les boissons sucrées, les sodas ainsi que les plats industriels et ultra-transformés.
Deux facteurs sont à l’origine de la stéatose hépatique non alcoolique : la sédentarité et la mauvaise alimentation. Certaines patients touchés par des maladies chroniques sont également plus à risque de développer cette pathologie. C’est notamment le cas des personnes en surpoids, souffrant de diabète de type 2 ou d’un excès de cholestérol.
"Il faut savoir qu’une des fonctions du foie est de stocker, sous forme de graisse, le surplus d’énergie apportée par notre alimentation. Ainsi, lorsqu’on consomme régulièrement plus de sucre et de gras que l’on en dépense, il se crée un déséquilibre qui conduit le foie à accumuler trop de graisse. Chez certaines personnes, en particulier celles atteintes d’obésité et/ou de diabète de type 2, cette surcharge s’accompagne d’une inflammation : c’est le début de la NASH", explique l’Inserm.
Quels sont les symptômes pouvant alerter ?
La NASH est considérée comme une maladie "silencieuse", c’est-à-dire qu’elle ne provoque pas ou peu de symptômes dans sa forme précoce. L’affection peut donc progresser pendant des années sans être diagnostiquée. Lorsque les premiers signes surviennent, les fonctions hépatiques sont déjà endommagées et la maladie est à un stade avancé. On peut alors distinguer différentes manifestations, dont :
- une perte d’appétit ;
- une fatigue ;
- des saignements causés par la présence de varices œsophagiennes ;
- des résultats sanguins indiquant un taux de Gamma GT et de transaminases élevés ;
- un épanchement intra-abdominal d’un liquide, autrement dit une ascite.
Un diagnostic difficile à poser
"Étant une maladie silencieuse et progressive, la NASH peut demeurer indétectée jusqu’à ce que la pathologie ait déjà évolué à des stades plus critiques et mettant en danger le pronostic vital. La détection précoce est l’un des plus gros enjeux lié au diagnostic et à la prise en charge de la NASH.1-3 Mais la sensibilisation et l’éducation peuvent aider à changer cela", souligne la NASH Education Programm. Les patients présentant des comorbidités doivent donc réaliser au moins une fois par an des contrôles des taux de Gamma GT et de transaminases. La NASH entraîne une augmentation anormale des taux de ces marqueurs sanguins.
Pour estimer la quantité de gras dans le foie, un médecin hématologue peut préconiser une échographie et l'utilisation d'un appareil d’élastométrie permet également d’évaluer la dureté de cet organe. Un seul examen permet de confirmer le diagnostic de la stéatose hépatique non alcoolique : la biopsie hépatique. "Cependant cette procédure invasive, bien qu’actuellement la référence en la matière, peut être coûteuse, inconfortable et potentiellement risquée pour les patients", précise la NASH Education Programm.
Quels sont les traitements ?
Dans les cas les plus graves, la maladie du foie gras peut conduire à une cirrhose et à un cancer du foie. À un stade précoce, la stéatose hépatique non alcoolique peut cependant être réversible. Une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière permettent de stopper sa progression. Mais la pathologie est souvent diagnostiquée à un stade avancé et ces règles hygiéno-diététiques ne suffisent pas.
Les formes avancées de NASH sont traitées par une greffe de foie. Il n’existe pas de traitement médicamenteux, mais des pistes thérapeutiques sont actuellement étudiées, d’après l’Inserm. L’organisme mentionne notamment :
- les cellules de Kupffer, des macrophages embryonnaires bons pour notre foie ;
- les cellules du microbiote qui sont présentes au sein du système digestif. Ces dernières trient les micro-organismes bénéfiques et ceux néfastes pour l’organisme ;
- la piste du CD44, une molécule présente à la surface des cellules immunitaires, qui participe à l’inflammation hépatique.