En Grand-Bretagne, un tiers des enfants et deux tiers des adultes sont en surpoids. Peut-être la faute aux portions alimentaires vendues dans les supermarchés qui ont visiblement doublé de volume en l'espace de vingt ans. Cette semaine, la Fondation britannique du coeur (BHF) a en effet lancé une alerte sur ces emballages toujours plus volumineux qui poussent les consommateurs à manger toujours plus. Avec bien souvent un surpoids ou une obésité à la clé...
Des portions qui poussent à consommer plus de graisses
Pour parvenir à cette conclusion, la BHF a comparé la taille des portions de 245 produits vendus aujourd'hui, avec ceux figurant dans une publication gouvernementale de 1993 qui indiquait les poids standards des portions vendues dans les supermarchés en Grande-Bretagne à cette époque.
« Et les résultats sont préocuppants, » selon la Fondation. Par exemple, la quantité d'un poulet au curry en plat préparé a doublé en l'espace de vingt ans. C'est le même constat pour de nombreuses tartes toutes prêtes à rechauffer au micro-ondes.
Enfin, certains paquets de gâteaux ou de chips ont eux aussi augmenté leur volume considérablement. Pour la BHF, cette tendance serait liée à l'augmentation de l'obésité car « ces quantités toujours plus importantes font que les gens consomment toujours plus de graisses. » Et manger plus ne favorise pas uniquement le surpoids, mais aussi à moyen ou long terme, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, s'inquiète la Fédération.
Par ailleurs, bon nombre de plats préparés ont un excès de sel. C'est un facteur de risque d’hypertension artérielle, de maladies cardio-vasculaires mais aussi de cancer de l’estomac. S’il est présent en trop grande quantité, il favorise également la perte de minéraux et devient un problème lors de la croissance des enfants ou à l’âge de l’ostéoporose chez une femme.
Un étiquetage peu transparent
Dans leur recherche, ces médecins ont également découvert que les étiquetages des aliments d'aujourd'hui n'ont pas du tout été réactualisés en ce qui concerne la taille des portions et la quantité de calories contenue dans un emballage. En conséquence, il est difficile pour les consommateurs britanniques de contrôler ce qu'ils mangent et donc de surveiller leur prise calorique.
En outre, la Fédération profite de cette publication pour émettre de nouvelles recommandations. Parmi elles, la BHF conseille aux ministères de la Santé britanniques (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, Irlande du Nord) de réaliser un examen complet de la taille des portions vendues dans les supermarchés. Une fois ces résultats publiés, les nutritionnistes devront rappeler la portion moyenne jugée raisonnable pour tel ou tel aliment, indique-t-elle. Enfin, la BHF insiste sur les efforts que devront fournir les fabricants. « L'industrie agro-alimentaire devra réactualiser et normaliser ses étiquetages. Le but de la mesure est de permettre un choix éclairé et transparent pour le consommateur », conclut-elle.