Diagnostiquer la maladie de Parkinson avec son nez ? Joy Milne, une Écossaise de 72 ans, en est capable. Elle raconte avoir senti que l’odeur de son mari avait brusquement pris un “arôme musqué”. Six ans plus tard, son mari découvre qu’il est atteint de la maladie de Parkinson.
Une capacité hors du commun
Cette capacité hors du commun a intrigué les scientifiques de l’université de Manchester, au point d’étudier la possibilité de créer un nouveau test de dépistage. Les résultats de leur étude, relayés par le Telegraph, sont parus le 7 septembre 2022 dans le Journal of the American Chemical Society.
Lors de tests en laboratoire, Joy Milne a réussi à identifier les personnes atteintes de la maladie de Parkinson juste en reniflant des t-shirts qu’elles avaient portés. Elle a aussi détecté la maladie sur le t-shirt d’une personne avant même que celle-ci ne soit diagnostiquée : elle le sera huit mois plus tard. Cette femme écossaise a l’habitude de collaborer avec des scientifiques : elle est en fait elle-même atteinte d’une maladie rare, qui lui confère cet odorat très développé.
Une odeur due à un changement chimique sur la peau
Les chercheurs ont donc supposé que l’odeur pouvait être due à un changement chimique dans le sébum, l’huile de la peau, engendré par la maladie de Parkinson. Ils ont comparé les écouvillons de 79 malades avec ceux d’un groupe témoin de 71 personnes en bonne santé.
Résultat : il y a deux ans, ils annoncent avoir découvert des molécules associées à la maladie dans des prélèvements cutanés. Par la suite, ils développent un test à l’aide d’un simple coton-tige passé le long de la nuque pour récupérer des échantillons. Ces derniers sont ensuite examinés afin d’identifier les molécules liées à la maladie et ainsi la détecter.
Des résultats prometteurs pour un dépistage plus précoce
Bien que ces résultats nécessitent des recherches supplémentaires pour être confirmés, les chercheurs se réjouissent de pouvoir un jour déployer ce test. Car la méthode pour diagnostiquer la maladie de Parkinson ne se base actuellement que sur les symptômes et les antécédents du patient. Rendre plus précoce et plus fiable le diagnostic permettrait aux malades de recevoir plus vite un traitement efficace pour soulager les symptômes. Ce qui leur éviterait de développer d’importants dommages neurologiques entre-temps.