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Supplémentation

Covid-19 : non, la vitamine D ne réduit pas le risque d’être infecté

Par Margot Montpezat

Deux nouvelles études démontrent que les suppléments de vitamine D ne réduisent pas le risque de Covid-19 ou d'autres infections respiratoires aiguës.

Helin Loik-Tomson/iStock
Contrairement aux autres vitamines que l’on retrouve principalement dans l’alimentation, la vitamine D ne se retrouve que de façon limitée dans notre assiette (poisson gras, œufs, produits laitiers, en particulier lorsqu’ils sont enrichis en vitamine D).
La vitamine D s’acquiert majoritairement par notre exposition au soleil.

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, la vitamine D était au centre des débats sur la prévention. Une supplémentation était même conseillée pour son effet protecteur, celle-ci étant supposée booster le système immunitaire face aux bactéries et virus respiratoires, mais les preuves scientifiques étaient mitigées.

Essais cliniques

Aujourd’hui, deux grands essais cliniques se sont penchés sur la question. Leurs résultats, publiés par le BMJ, révèlent que la supplémentation en vitamine D chez les adultes pendant la pandémie de SRAS-CoV-2 n'a pas été associée à une protection contre les infections des voies respiratoires ou la Covid-19.

Le premier essai a été mené au Royaume-Uni entre décembre 2020 et juin 2021 et a impliqué 6.200 adultes (16 ans et plus) n'utilisant pas de suppléments de vitamine D au moment de l'inscription. La moitié (3.100 participants) s'est vu proposer un test sanguin de vitamine D et ceux dont le taux de vitamine D était faible (2.674 ; 86 %) ont reçu soit 3.200 UI/jour soit 800 UI/jour de suppléments de vitamine D pendant six mois, tandis que l'autre moitié n'a reçu ni test ni suppléments.

Huile de foie de morue

Le deuxième essai a été mené en Norvège entre novembre 2020 et juin 2021, avec de l'huile de foie de morue qui contient de faibles doses de vitamine D et de vitamine A ainsi que des acides gras oméga-3. Au total, 34 741 adultes (18-75 ans) qui n'utilisaient pas de suppléments de vitamine D ont reçu soit 5 ml d'huile de foie de morue, soit 5 ml de placebo (huile de maïs) par jour pendant six mois. La majorité des participants (86 %) qui ont été testés avaient des niveaux de vitamine D adéquats au début de l'étude.

Là encore, les chercheurs n'ont trouvé aucun effet de l'huile de foie de morue sur les infections respiratoires aiguës ou Covid-19 confirmé par test PCR, par rapport au placebo.

Le moyen le plus efficace

Les auteurs rappellent que les résultats doivent être interprétés dans le contexte d'un vaccin très efficace déployé au cours des deux essais, qui reste le moyen le plus sûr de protéger les gens contre la Covid-19.

Ils conviennent cependant que la vitamine D, comme le démontraient deux grandes méta-analyses sur le sujet, pourrait être bénéfique pour les personnes présentant une carence mais pas "aux personnes en bonne santé dont les taux sont normaux", indique dans un éditorial le professeur Peter Bergman, du Karolinska Institutet en Suède.