- En France, 753.000 bébés sont nés en 2019 selon l’Insee.
- L’âge moyen des mères françaises à la naissance de leur premier enfant était de 28,5 ans en 2015.
Que se passe-t-il dans le cerveau des hommes quand ils vont devenir papas ? C’est à cette question qu’une récente étude, publiée dans la revue Cerebral Cortex, a voulu répondre. Selon les résultats des chercheurs, les futurs pères subissent des changements cérébraux et biologiques pour s’adapter psychologiquement à la naissance de leur enfant. Ils perdraient notamment de la matière grise.
Réduction de la matière grise
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié un groupe de 20 participants pères, qu’ils ont suivis avant et après la naissance de leur premier enfant. Ils ont ensuite comparé ce groupe à celui dit témoin, composé de 17 hommes sans enfant.
Ainsi, ils ont observé que le volume cortical des pères, c’est-à-dire la matière grise, avait diminué lorsqu’il sont devenus pères. C’était aussi le cas pour l’épaisseur et pour la surface corticale et sous-corticale - qui concerne les régions du cerveau situées en dessous de la couche de cortex cérébral - des jeunes papas.
Un phénomène déjà observé chez les femmes
Un lien similaire avait déjà été prouvé chez les femmes. Selon une étude publiée en 2016 dans la revue Nature Neurosciences, la grossesse induit d’importants changements dans la structure et la fonction cérébrale de la future mère. Le but, là aussi, est de préparer la femme à la prise en charge de son bébé.
Dans le détail, les résultats montrent que les femmes qui venaient d’avoir leur premier enfant avaient une diminution de la matière grise dans les régions du cerveau associées aux aptitudes sociales. Mais est-ce une mauvaise nouvelle ? Pas du tout, selon Elseline Hoekzema, l’un des autrices : “Une perte du volume de matière grise peut aussi représenter un processus bénéfique de maturation ou de spécialisation" dans le cerveau.
Qui ne dure que deux ans
La diminution de la matière grise n’est pas un phénomène durable. D’après ce qui a été prouvé chez les femmes, cette réduction n’a duré que deux ans après l’accouchement du premier enfant... Mais pas dans toutes les zones. Dans l'hippocampe, région associée à la mémoire, les chercheurs ont observé que la récupération était partielle.