Le miel de manuka est fabriqué à partir du nectar de manuka, par les abeilles. Ce petit arbuste est typique de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Depuis plusieurs années, des études scientifiques ont montré que ce miel a des propriétés médicinales. La dernière recherche en date montre son intérêt dans le traitement d’une infection particulièrement résistante. Les chercheurs, de l’université britannique d’Aston, ont constaté que son utilisation, combinée à celle d’un antibiotique, permettait de traiter l’infection pulmonaire causée par la bactérie Mycobacterium abscessus. Leur étude est parue dans la revue Microbiology.
Moins d’antibiotiques, plus d’efficacité !
Mycobacterium abscessus appartient à la même famille que la bactérie responsable de la tuberculose. Elle provoque de graves infections pulmonaires chez les personnes souffrant d'affections pulmonaires préexistantes, comme la mucoviscidose et la bronchectasie. Par ailleurs, ces personnes sont également plus sujettes à des formes sévères d’infections.
Dans ces travaux, les scientifiques ont utilisé des échantillons de la bactérie Mycobacterium abscessus prélevés sur 16 patients atteints de mucoviscidose. Pour tester les effets d’un traitement combinant le miel et un antibiotique, l’équipe a utilisé un modèle pulmonaire et un nébuliseur de laboratoire, un appareil qui produit une pulvérisation de liquide, souvent utilisé pour inhaler un médicament. En nébulisant du miel de manuka et de l’amikacine, un antibiotique, ils ont constaté qu’ils pouvaient améliorer la capacité des tissus à éliminer la bactérie, même avec des doses plus faibles d'amikacine, ce qui permet de réduire le risque d’effets secondaires. La dose d'amikacine habituellement utilisée sur un patient pour tuer l'infection est de 16 microgrammes par millilitre. Lors de l’étude, ils ont constaté que 2 microgrammes par millilitre suffisaient.
Moins d’effets secondaires
"Jusqu'à présent, le traitement des infections pulmonaires à Mycobacterium abscessus peut être problématique en raison de sa résistance aux médicaments, rappelle Victoria Nolan, l’une des auteurs de l’étude. La variété d'antibiotiques nécessaires pour combattre l'infection entraîne des effets secondaires graves." Parmi la liste des effets secondaires possibles, il y a notamment des infections supplémentaires, des atteintes rénales, des troubles de la vue et/ou de l’audition, une dépression respiratoire, etc. "Cela a le potentiel de réduire considérablement la perte auditive associée à l'amikacine et d'améliorer considérablement la qualité de vie de tant de patients, en particulier ceux atteints de mucoviscidose", ajoute le Dr Jonathan Cox, co-auteur de l’étude. Les chercheurs espèrent désormais obtenir des financements pour pouvoir réaliser des essais cliniques, et confirmer l’intérêt du miel de manuka dans le traitement de cette infection pulmonaire.