Aux États-Unis, les fraternités et les sororités permettent aux jeunes étudiants et étudiantes de première année d'intégrer un réseau de connaissances étendu. Rassemblés autour d'un socle de valeurs communes, généralement la solidarité, l’entraide, l’engagement, ils sont pourtant parfois entachés de scandales, notamment à propos de bizutages qui tournent au drame.
Le vrai créateur de lien, c'est l'amusement
Ces rituels d’initiations peuvent aller de diverses corvées ludiques à la privation de sommeil ou aux humiliations et passent souvent par la consommation extrême d'alcool. Alors qu’on a longtemps supposé qu'ils engendraient une solidarité entre les membres en prouvant leur dévotion pour le groupe, ils ne sont peut-être pas le meilleur ciment social, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Evolution and Human Behavior.
Les chercheurs de la Kent State University ont eu un accès sans filtre à six groupes d’étudiants ayant participé à un processus d'intégration à une fraternité durant 10 semaines. Ils rapportent que le bizutage n'a pas renforcé la solidarité de groupe, notamment quand il prend la forme de violence mentale ou physique. Selon eux, les rituels extrêmes de bizutage sont avant tout efficaces pour mettre de côté les bizuts les moins engagés. Cependant, ils ne parviennent pas pour autant à faire en sorte que les bizuts qui restent se sentent solidaires du groupe. C'est "l'amusement" qui semble créer le réel rapprochement entre les membres de la fraternité.
Mener des recherches supplémentaires
Les auteurs de l'étude soulignent que la recherche sur le sujet de la solidarité au sein des groupes étudiants doit être approfondie et que différents angles doivent être testés. Cependant, ils remarquent que les leaders des fraternités devraient envisager de remplacer les activités de bizutage potentiellement nocives par des événements socialisants plus "amusants".