- Le cancer est l’une des principales causes de décès prématuré dans le monde.
- Le test par prise de sang pourrait être notamment utilisé pour dépister le cancer du pancréas, de l'intestin grêle et de l’estomac.
Cela pourrait être une "nouvelle ère dans le diagnostic du cancer". C’est ainsi qu’ont été présentés les résultats d’une nouvelle étude sur le sujet, lors du Congrès ESMO 2022, à Paris, un événement qui rassemble plus de 25.000 professionnels de l’oncologie. La recherche a révélé qu’un test sanguin unique permettrait de détecter plus de 50 cancers différents, et de manière précoce.
Trois mois pour établir le diagnostic définitif
Les travaux, publiés dans Journal of Clinical Ocolongy, se sont appuyés sur les données de 140.000 personnes, recrutées dans le cadre d’un vaste essai du National Health Service au Royaume-Uni. Le test de dépistage précoce a détecté un signe de cancer chez 1,4 % des 6.621 personnes âgées de 50 ans et plus, dont on ne savait pas qu'elles avaient un cancer, et la maladie a été confirmée chez 38 % des adultes dont le test était positif. Sur 6.290 personnes sans cancer, 99,1 % ont reçu un résultat de test négatif. Il fallait en moyenne trois mois pour établir le diagnostic définitif.
"Les résultats sont une première étape importante pour les tests de détection précoce du cancer, car ils ont montré un bon taux de détection pour les personnes atteintes d'un cancer et un excellent taux de spécificité pour celles qui n'en avaient pas", estime Deb Schrag, co-auteure de l’étude. C’est la première étude attestant de l’efficacité d’un test par prise de sang pour diagnostiquer différents cancers, chez des patients non-diagnostiqués auparavant. "Les précédentes recherches n'utilisaient des tests que chez des patients déjà connus pour avoir un cancer", précisent les auteurs dans un communiqué.
Des travaux à poursuivre
"Cette étude indique qu'il y a de l'espoir à l'horizon pour détecter des cancers qui ne peuvent actuellement pas être dépistés. Bien sûr, il faudra travailler encore beaucoup, faire d’autres tests avec des échantillons plus importants, pour améliorer ces tests", souligne la co-auteure. Dans le sang, le test cible l’ADN tumoral, qui permet de détecter la présence d’une tumeur. Mais il devra être affiné pour "mieux distinguer l'ADN tumoral de tous les autres ADN qui circulent dans le sang".
Pour les chercheurs, l’objectif est de diminuer la mortalité par cancer, en les dépistant suffisamment tôt pour les prendre en charge. "Nous avons besoin d'essais comparatifs sur tous les types de cancer pour savoir si le fait d'avoir un test de détection précoce affecte la morbidité et la mortalité, ajoute Fabrice André, directeur de recherche au centre Gustave Roussy, à Villejuif. Nous devons également savoir comment les tests profitent aux patients et comment discuter des résultats avec eux." Il faudra aussi estimer la part de faux positifs, ceux dont le test dit qu’ils sont atteints d’un cancer, mais qui ne le sont pas en réalité. En attendant, les auteurs rappellent l’importance de maintenir les techniques de dépistage standard des tumeurs, comme celles utilisées pour détecter le cancer du sein ou le cancer colorectal.