"Bulk and cut". Il s’agit d’une méthode caractérisée par l'alternance de périodes de consommation de calories excédentaires et de restriction calorique. L’objectif ? Optimiser la prise de la masse musculaire et la perte de graisse corporelle. Selon un groupe international de scientifiques, ce régime n’est pas sans risques.
2.762 adolescents et jeunes adultes
Dans le cadre d’une étude, parue dans la revue Eating and Weight Disorders - Studies on Anorexia Bulimia and Obesity, des chercheurs ont tenté de déterminer la prévalence et l'incidence de la technique "bulk and cut" chez les adolescents et les jeunes adultes canadiens.
Pour les besoins des travaux, les auteurs ont analysé les données d’une cohorte canadienne axée sur les comportements des adolescents. Au total, 2.762 personnes âgées de 16 à 30 ans ont participé à cette recherche. L'échantillon comprenait 53,5 % de femmes, 38,4 % d'hommes et 8,1 % de personnes transgenres. "La prévalence et l'incidence moyenne du ‘bulk and cut’ au cours des 12 derniers mois et des 30 derniers jours ont été estimées", peut-on lire dans l’étude.
Des troubles alimentaires et la dysmorphophobie musculaire
D’après les résultats, près de la moitié (48,9 %) des hommes, une femme sur cinq (21,2 %) et des participants transgenres (21,9 %) ont adopté la technique "bulk and cut" au cours des 12 derniers mois. Selon l’équipe, le fait de faire ce régime était associé à un plus grand désir de devenir plus musclé, et ce dans tous les groupes de participants, soulignant le lien entre cette méthode alimentaire et le désir de changer son corps.
"Nos résultats ont également montré que le fait d’adopter le ‘bulk and cut’ était lié à des symptômes de troubles du comportement alimentaire et de dysmorphophobie musculaire chez les hommes et les femmes", a déclaré Kyle T. Ganson, auteur des travaux, dans un communiqué.
"Il est important que les professionnels de la santé identifient un vaste éventail de pratiques alimentaires qui peuvent être nocives pour les jeunes, et pas seulement les comportements cliniques de troubles alimentaires, comme la restriction alimentaire. Nous devons poursuivre nos recherches sur ces divers comportements afin de mieux les comprendre et de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour protéger la santé et le bien-être des jeunes", a-t-il conclu.