- La Covid-19 - notamment les formes sévères - peut augmenter les risques d’accidents thromboemboliques, comme la thrombose et/ou l’embolie pulmonaire.
- La prévalence mondiale de l'obésité a presque triplé entre 1975 et 2016 selon l’OMS : 15 % des femmes adultes seraient obèses.
Il y a 50.000 à 100.000 cas de phlébite - ou thrombose veineuse - par an en France, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il s’agit de la formation d’un caillot de sang dans une veine. Le plus souvent, ce sont les membres inférieurs qui sont touchés, soit dans une veine profonde, on parle alors de phlébite profonde, soit dans une veine superficielle, qui s’appelle alors phlébite superficielle ou paraphlébite. L’une des complications graves peut aussi être une embolie pulmonaire.
Insuffisance veineuse et hypercoagulabilité
Parmi les facteurs de risques, il y a tout d’abord l’insuffisance veineuse qui signifie que le réseau veineux n’est pas assez performant et que le sang a du mal à circuler normalement. Ensuite, il y a l’hypercoagulabilité, c’est-à-dire la formation d’un caillot par déséquilibre du système de coagulation du sang. Celle-ci peut être due à une prédisposition génétique, au tabagisme, à l’obésité ou encore à la grossesse. Certains médicaments augmentent aussi ce risque.
“On déplore chaque année 0,5 à 1 cas de thrombose pour 10 000 femmes sans contraception hormonale, peut-on lire sur le site de l’Inserm. Ce risque passe à 2 pour 10 000 femmes sous pilule de première ou deuxième génération (...) et à 4 pour 10 000 femmes sous pilule de troisième et quatrième génération”. Et le risque serait encore plus important pour les femmes obèses, selon une étude publiée dans la revue ESC Heart Failure.
Un risque de thrombose associé aux pilules œstroprogestatives
Les chercheurs ont établi que les femmes obèses qui utilisent des pilules contraceptives contenant des œstrogènes et des progestatifs - deux hormones présentes dans la plupart des pilules commercialisées - ont un risque 24 fois plus élevé de faire une thrombose veineuse comparativement aux femmes ayant un poids normal et ne prennent pas ce type de contraceptifs. Pour les femmes en surpoids, ce risque était 12 fois plus élevé. En revanche, les pilules ne contenant que des progestatifs ne sont pas associées à un risque plus important de thrombose veineuse.
"Il est bien établi que l'obésité et les contraceptifs contenant des œstrogènes sont des facteurs de risque de thrombose veineuse, explique Giuseppe Rosano, l’un des auteurs de l’étude. Malgré cela, les femmes obèses continuent de recevoir ces médicaments. Les preuves scientifiques indiquent que l'obésité et les contraceptifs oraux [contenant des œstrogènes et des progestatifs] ont un effet synergique sur le risque de développer une thrombose veineuse et cela doit être pris en compte dans les décisions de prescription".
Les femmes obèses de moins de 40 ans sont les plus à risque
Les auteurs espèrent donc que leur étude permettra de changer la prescription et de faire prendre de nouvelles habitudes aux femmes qui prennent ce type de contraception. “Le risque est particulièrement élevé chez les femmes obèses de moins de 40 ans, car c'est à cet âge que beaucoup prennent une contraception, conclut Giuseppe Rosan. Les femmes obèses utilisant des contraceptifs sont plus à risque de faire une thrombose veineuse et devraient prendre des mesures pour limiter leurs autres facteurs prédisposants aux maladies cardiovasculaires, par exemple en arrêtant de fumer et en augmentant leur niveau d'activité physique”.