De nouvelles recherches présentées lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète à Stockholm montrent que le risque de développer le diabète de type 2 (DT2) augmente de 20 % quand on consomme 100 grammes de viande par jour.
La viande rouge et la viande transformée sont particulièrement concernées : 100 g de viande rouge consommée par jour est liée à une augmentation de 22 % du risque et 50 g/jour de viandes transformées à une augmentation de 30 %.
La viande blanche, par contre, est liée à une augmentation plus faible (4 % pour 50 g/jour).
Mieux vaut remplacer la viande rouge et transformée par le poisson et les œufs
Selon les auteurs de ces recherches, il y a plusieurs raisons potentielles à cela. Par exemple, la viande rouge et transformée sont des sources importantes d’acides gras saturés, de cholestérol et de fer héminique, tous connus pour favoriser l'inflammation chronique et le stress oxydatif, qui, à leur tour, peuvent réduire la sensibilité des cellules à l'insuline. Les viandes transformées contiennent également des nitrates, des nitrites et du sodium qui, entre autres effets indésirables, peuvent endommager les cellules productrices d'insuline du pancréas. La viande blanche, en comparaison, a une teneur en matières grasses inférieure, de meilleurs acides gras et une quantité inférieure de fer héminique.
Les chercheurs de l’université de Naples Federico II ont effectué un examen des métanalyses existantes sur les liens entre différents aliments d'origine animale et le diabète. Ce type de “revue de revues” fournit l'un des niveaux de preuve les plus élevés disponibles en médecine.
Selon leurs recommandations, des quantités modérées de poisson et d'œufs pourraient être consommées à leur place. Ils préconisent également de manger certains aliments comme les céréales complètes, les légumes, les fruits, les légumineuses, l'huile d'olive et conseillent généralement de limiter la consommation de la plupart des produits d'origine animale.
Cependant, comme leurs recherches le montrent, toutes les sources de protéines animales ne sont pas égales sur le plan nutritionnel. Savoir comment différents produits d'origine animale sont associés au DT2 permettrait de mettre à jour les recommandations publiques, afin d’aider la population à choisir plus facilement les meilleurs aliments pour réduire leurs risques de développer un diabète.
Les produits laitiers semblent protéger contre le diabète de type 2
Les produits laitiers, en revanche, semblent protéger contre le DT2 ou ont une relation neutre avec le développement de la maladie. Car les produits laitiers sont riches en nutriments, vitamines et autres composés bioactifs qui peuvent influencer favorablement le métabolisme du glucose - le traitement du sucre par l'organisme. Les protéines de lactosérum dans le lait sont connues pour moduler l'augmentation de la glycémie après avoir mangé. Les probiotiques sont aussi connus pour exercer des effets bénéfiques sur le métabolisme du glucose, ce qui explique qu'une consommation régulière de yaourt est associée à un risque réduit de développer un DT2.
Selon les résultats de l'étude, le lait (200 g/jour) est associé à une réduction de 10 % du risque, le lait entier (200 g/jour) à une réduction de 5 % du risque et les produits laitiers faibles en gras (200 g/jour) à une réduction de 3 %. Le yaourt (100 g/jour) était associé à une réduction de 6 % du risque. Le fromage (30 g/jour) et les produits laitiers entiers (200 g/jour) n'ont eu aucun effet sur le risque de DT2.
Cependant, ces résultats doivent être traités avec prudence, en raison de la faible ampleur de réduction des risque et de la faible qualité des preuves.
C'est quoi le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est la forme la plus courante de diabète. Elle survient lorsque le pancréas ne peut pas fabriquer suffisamment d'insuline (l'hormone qui favorise l'absorption du glucose du sang par les cellules de l'organisme, en maintenant une glycémie normale) ou lorsque l'insuline qu'il fabrique ne fonctionne pas correctement.
Le DT2 est l'une des principales causes de décès liés à l'alimentation dans le monde. Le surpoids et l'obésité sont les principaux facteurs de risque. Ils augmentent avec la consommation de viandes rouges et transformées. Les complications courantes comprennent les maladies cardiaques, les maladies rénales, la perte de vision et les problèmes circulatoires pouvant entraîner l'amputation du pied.