Victoire pour les anti-boissons énergisantes. L’Assemblée nationale a adopté ce 24 octobre au matin la taxe « Red Bull. » Si elle est votée par le Sénat, les boissons énergisantes (Red Bull, Monster, Burn…) seront taxées à hauteur de 1 euro par litre, soit 33 centimes par canette. Elle devrait rapporter 60 millions d’euros à la Sécurité sociale en 2014.
« Obsession de la taxation »
L’amendement à la loi de financement de la Sécurité sociale 2014 (PLFSS 2014) a été déposé par le député PS Gérard Bapt. Les élus de gauche ont approuvé cette proposition. C'est une mesure « de santé publique », selon l'auteur de l’amendement, qui pointe les effets nuisibles « cardiovasculaires » et « neuropsychiques » de ces boissons à base de caféine et de taurine.
Cette taxe dissuasive devrait freiner la consommation. Cependant, à droite, les députés dénoncent une mesure financière qui ne tient aucun compte de la santé publique. « Obsession de la taxation » a lâché l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer. Le ministère de la Santé est resté silencieux sur le sujet et s’en est remis à la « sagesse » des élus parlementaires.
Des boissons dangereuses
Début octobre, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a déconseillé la consommation des boissons énergisantes aux personnes fragiles (enfants, femmes enceintes…) et mélangées à de l’alcool. Le rapport pointait aussi les risques que représentent le Red Bull et ses concurrents sur la santé. C’est sur ces conclusions que s’est appuyé Gérard Bapt, lui-même médecin.
L’an dernier, le Conseil constitutionnel avait censuré la proposition – également adoptée par l’Assemblée nationale. L’argument de la loi était alors que les boissons énergisantes favorisent la consommation d’alcool. Les Sages avaient jugé que ces critères n’étaient ni « objectifs » ni « raisonnables. » Les députés se prononceront définitivement par un vote solennel sur l’ensemble du PLFSS 2014 le 29 octobre prochain. Avant d’être soumis aux Sages, le texte sera examiné par le Sénat à partir du 12 novembre.