Première source d’énergie renouvelable en France, le chauffage au bois enthousiasme 7.4 millions de foyers. Selon une enquête de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) dévoilée ce 24 octobre, deux tiers d’entre eux l’utilisent comme mode de chauffage principal. Mais l'enquête révèle aussi que les Français identifient mal les risques liés au feu de bois.
50% d’appareils anciens
Grâce au label Flamme Verte lancé en 2000, les appareils de chauffage émettent moins de monoxyde de carbone et de particules. Cela a permis de diviser par dix le taux de particules dans l’air intérieur. L’ADEME souligne une évolution positive. Mais 50% des Français qui utilisent le bois comme source d’énergie sont équipés d’appareils qui ont plus de 10 ans. Ils sont énergivores et très polluants.
Le chauffage au bois émet en effet du monoxyde de carbone, un gaz inodore et incolore potentiellement mortel : c’est la principale cause d’intoxication. Il dégage aussi des hydrocarbones aromatiques polycycliques (HAP) et des particules qui provoquent des complications chez les personnes souffrant de maladies respiratoires. Cet impact direct sur la qualité de l’air, intérieur comme extérieur, est largement sous-estimé des amateurs du chauffage au bois.
Un air satisfaisant
Les Français privilégient l’essence et la durée de séchage du bois pour éviter la pollution de l’air. Ce choix s’effectue au détriment des pratiques d’allumage, de chargement et de la qualité de l’appareil. C’est pourtant en jouant sur ces trois éléments que l’on peut réduire efficacement l’émission de polluants. On note tout de même un recul des foyers ouverts, de loin les plus polluants, au profit de foyers fermés et des poêles à bûches qui rejettent moins de gaz et de particules.
Autre preuve de la méconnaissance des risques liés au chauffage au bois, presque tous les utilisateurs jugent que la qualité de l’air dans leur région est satisfaisante. Ils ne sont que 6 % à penser qu’il s’agit d’une source de pollution. Au contraire, presque un quart estime que ce mode de chauffage a un impact positif sur l’environnement. Les consommateurs n’établissent aucun lien avec la qualité de l’air. Par ailleurs, la plupart ignore les effets polluants de cette source d’énergie. Mais « énergie renouvelable » n’implique pas qu’elle est non polluante…
Renforcer la prévention
Deux tranches d’âge doivent être particulièrement sensibilisées aux risques liés à cette source d’énergie : les personnes âgées et les jeunes. En effet, le profil moyen de l’utilisateur ponctuel présente une personne de plus de 50 ans, au revenu élevé qui vit en zone rurale au périurbaine. En revanche, dans le cas du chauffage principal, le consommateur est jeune, de classe moyenne et utilise le bois pour faire des économies.
La prévention autour du chauffage au bois doit se renforcer. D’ici 2020, il devrait concerner 9 millions de foyers. Par ailleurs, la moitié des appareils de chauffage doivent être remplacés. Si on observe que la consommation de bois diminue globalement, elle pourrait augmenter avec le nombre d’utilisateurs.