C’est confirmé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un rapport publié ce lundi 19 septembre : l’amiante, via une exposition prolongée dans le cadre du travail, serait responsable du cancer du larynx et de celui des ovaires.
Exposition à l'amiante : créer un tableau de maladies professionnelles
Pour l’instant, seuls les cancers broncho-pulmonaires et de la plèvre (membranes qui entourent les poumons) font l’objet d’un tableau de maladies professionnelles en lien avec une exposition à l’amiante. L’Anses plaide donc pour la création d’un tableau de maladie professionnelles regroupant ceux du larynx et des ovaires.
"Mettre en place un système de reconnaissance automatique de ces deux cancers liés à l’amiante, qui fonctionnera de manière analogue au système de reconnaissance existant pour les cancers de la plèvre et du poumon, sera un progrès pour les malades qui avaient jusqu’ici du mal à être reconnus comme victimes d’une maladie professionnelle, estime Michel Parigot, président du comité anti amiante de Jussieu. Aujourd’hui, il est possible de faire reconnaître ces cancers comme maladie professionnelle mais la victime doit elle-même apporter la preuve du lien entre sa maladie et son travail”.
Vers une meilleure reconnaissance des cancers des ovaires et du larynx
En effet, entre 2010 et 2020, seules 130 demandes de reconnaissance de cancers du larynx en maladies professionnelles ont été analysées et à peine six pour des cancers des ovaires. “D’après l’analyse des données recueillies dans cette expertise, ces cancers (du larynx et des ovaires) liés à une exposition professionnelle à l’amiante sont sous-déclarés et sous-reconnus”, peut-on lire dans le rapport.
“La création d’un tableau de maladie professionnelle faciliterait la reconnaissance de ces cancers, et donc l’indemnisation des malades, en permettant de reconnaître automatiquement le lien avec une exposition professionnelle à partir du moment où le demandeur remplit les conditions définies par le tableau”, explique l’Anses.
Plusieurs secteurs concernés par ces maladies professionnelles
Jusqu’en 2017, date de son interdiction, l’amiante était l’un des composants utilisés dans les matériaux de construction. Les professionnels du secteur du BTP ont donc été en première ligne, mais il y a aussi ceux du transport, du secteur agricole ou encore de l’élimination des déchets. Depuis, il a été prouvé que l’amiante avait provoqué des cancers et des décès chez les travailleurs qui y avaient été exposés.
À l’avenir, l’Anses compte poursuivre ses investigations afin de déterminer le lien entre l’amiante et d’autres pathologies, dont le cancer de l’estomac ou du côlon.