À ce jour, aucun remède ne permet de guérir du lupus. Les traitements existants permettent de prévenir et de soigner les poussées et les éventuelles complications. Cependant, ces derniers ne font pas sans effet chez la plupart des personnes souffrant de cette maladie chronique auto-immune.
La thérapie cellulaire cible le récepteur CD19 pour lutter contre le lupus
Récemment, des chercheurs de l'université de Nuremberg en Allemagne ont ainsi décidé de réaliser des travaux afin de tester l’efficacité d’une thérapie cellulaire, appelée "Chimeric Antigen Receptor (CAR)-T cells". Utilisée pour traiter certains types de cancer, cette thérapie consiste à collecter les lymphocytes T du malade (à savoir des cellules essentielles à la réponse immunitaire adaptative) et à les modifier afin qu’elles attaquent de nouvelles cibles une fois qu’elles sont réinjectées dans l’organisme. Dans le cas du lupus, la thérapie cible le récepteur CD19, une protéine présente sur les cellules B qui sont à l’origine de l’affection.
Pour mener à bien leur étude publiée dans la revue Nature Medicine, les scientifiques ont recruté cinq adultes, âgés en moyenne de 22 ans, atteints d’un lupus sévère touchant plusieurs organes, tels que les reins, le cœur, les poumons et les articulations. Les patients ont eu recours à des traitements standards, mais ces derniers ne se sont pas montrés efficaces pour venir à bout de la pathologie. Dans le cadre des recherches, les participants ont bénéficié de la thérapie cellulaire CAR-T.
Lupus : une rémission de l'atteinte des organes
D’après les résultats, environ trois mois après le traitement, les patients ont observé une amélioration de leurs symptômes, notamment une rémission de l'atteinte des organes et la disparition des auto-anticorps liés à la maladie. "La rémission sans médicament a été maintenue pendant un suivi plus long (jusqu’à 18 mois pour le premier patient traité) après l'administration des cellules T génétiquement modifiées et même après la réapparition des cellules B", peut-on lire dans les recherches.
L’équipe a également constaté que les effets secondaires de cette thérapie cellulaire étaient légers. "Le traitement a été bien toléré avec seulement un léger syndrome de libération de cytokines", ont précisé les scientifiques. Désormais, ils comptent déterminer si le système immunitaire a réellement subi une "réinitialisation profonde" et va "agir" normalement durant les prochaines années. "Un suivi plus long des patients est important pour vérifier s'ils bénéficient d'une rémission à long terme et s'ils sont finalement guéris du lupus", a déclaré Georg Schett, auteur de l’étude, dans un communiqué.