Lorsqu'une mouche s’invite à table et se pose sur des aliments, elle régurgite de la salive dessus pour mettre plus de nourriture dans son estomac. En clair, cet insecte vomit sur nos produits alimentaires que l’on va consommer ensuite. Selon une étude parue dans la revue Insects, il convient de faire plus attention aux mouches synanthropiques, c’est-à-dire celles qui ne piquent pas, car elles sont vectrices de nombreuses maladies infectieuses.
Les mouches se nourrissent de fluides des animaux vertébrés
"Je travaille sur les mouches synanthropiques les années 1960. Elles ont été largement ignorées. Les mouches hématophages (qui se nourrissent de sang) ont occupé le devant de la scène. Mais nous devrions prêter attention au mouches synanthropiques, qui vivent parmi nous, car elles obtiennent leurs nutriments des animaux qui répandent des agents pathogènes dans leurs larmes, leurs excréments et leurs blessures", a expliqué John Stoffolano, auteur des recherches et chercheur à l’université du Massachusetts (États-Unis), dans un communiqué.
Le jabot des mouches "devient un lieu de stockage des agents pathogènes"
D’après le scientifique, le jabot, un organe de l'appareil digestif chez la mouche, est "un réservoir d'essence". Il s’agit plus précisément d’un endroit où est stocké la nourriture avant qu'elle n'arrive dans le tube digestif où elle sera transformée en énergie. "C’est un lieu de stockage, et non de digestion, il y a très peu d'enzymes digestives ou de peptides antimicrobiens qui neutraliseraient la plupart des agents pathogènes. Et donc, par inadvertance, le jabot devient aussi un lieu de stockage des agents pathogènes responsables de maladies", a-t-il poursuivi. Une fois installée sur un aliment, la mouche régurgite les fluides des animaux vertébrés, renfermant des agents pathogènes, pour pouvoir prendre une bouchée de pain par exemple.
Une résistance aux traitements antibactériens
Dans les travaux, l’auteur a également indiqué que les microbes présents dans le jabot développaient une résistance aux traitements antibactériens. "Nous ne savons toujours pas grand-chose sur ces mouches. Quelle est la robustesse du système immunitaire des différentes mouches ? Favorisent-elles la croissance d'agents pathogènes dans leurs entrailles, ou transportent-elles simplement des maladies d'un endroit à l'autre ? (…) Ce sont les petites choses qui causent les plus grands problèmes. Notre santé dépend de l'attention que nous portons à ces mouches qui vivent avec nous", a conclu John Stoffolano.